1.1.Séquence d’ouverture

L’une des fonctions de la séquence d’ouverture est de rendre possible l’échange, de l’amorcer, et plus précisément « d’assurer l’ouverture du canal, établir le contact physique et psychologique, faire connaissance avec l’autre ou manifester sa reconnaissance de l’autre, "donner le ton" (…) » (Kerbrat-Orecchioni, 1990 : 221). Le bon déroulement de cette séquence est fondamental pour la suite de l’interaction, d’autant plus que l’interaction téléphonique reste avant tout une intrusion territoriale, même dans le cadre d’interactions de travail 89 . C’est pourquoi l’appelant

‘s’efforcera dès l’ouverture de la rencontre de manifester une certaine "réparation" qui, selon la réplique de l’interlocuteur, lui permettra soit de poursuivre ou de s’engager longuement (…), soit d’être bref (…) » (De Salins, 1988 : 101). ’

Nous pouvons faire ici le parallèle entre l’appel téléphonique (professionnel) et la visite. En effet, tout comme dans le cas d’une visite non improvisée, un accord préalable a été passé entre les interactants dans l’appel téléphonique professionnel. Mais des menaces pèsent toutefois, liées à ‘«’ ‘ la tension inhérente à l’arrivée sur le territoire d’autrui (…), conduisant le visiteur à émettre quelques interventions d’apaisement ’ ‘»’ (Traverso, 1996 : 53). Le fait que l’un des interactants pénètre sur le territoire de l’autre va le pousser à développer des stratégies visant à minimiser les éventuelles menaces (formulation d’actes minimisateurs comme l’excuse, la justification, etc. et l’évitement d’actes menaçants), et ce, même si les deux participants sont liés par un accord préalable.

Notes
89.

La secrétaire a d’autres fonctions au sein de l’entreprise, et le client sait qu’il peut la « déranger » au cours de son travail. Nous aurons l’occasion d’en reparler au cours de ce travail.