Annexe 3

Extrait du manuel de formation Assureurs

« TECHNIQUES DE COMMUNICATION PROFESSIONNELLE ORALE »

1. LE: TELEPHONE

A- Les règles de la communication téléphonique

La communication téléphonique professionnelle à ses règles qui différent sur plusieurs points de celles de la conversation téléphonique amicale, par exemple. Dans les deux cas, l’absence de face à face est déterminante, mais dans le premier:

B - La voix et le téléphone

La voix prend évidemment dans ce contexte une importance particulière.

L’intensité en dit long sur l’aisance et le calme de celui qui parle. Murmure timoré qui oblige à tendre l’oreille, voix trop forte qui provient quelquefois d’un simple détail technique: le micro incorporé et placé trop prés des lèvres.

On observe qu’au téléphone, pour donner le temps de l’assimilation le débit est en général ralenti par rapport à la situation de face à face (de l’ordre de 120 mots/minute), sans pour autant que les mots soient distillés.

Le ton est dans une certaine mesure communicatif. Une intonation morose influe, à l’autre bout du fil sur l’expression en retour du correspondant.

Le ton renseigne sur ce qui se passe alentour: une voix distraite indique au correspondant la dispersion d’attention sur d’autres interlocuteurs invisibles, les menus incidents qui peuvent subvenir, et rend l’autre presque importun.

La voix renseigne également sur la tonicité ambiante : elle traduit un comportement gestuel : on entend, par exemple au bout du fil, la décontraction de qui prend physiquement ses aises, la crispation éventuelle. Elle témoigne de l’humeur : on a coutume de dire que le sourire s’entend.

Sans le secours des autres canaux de communication, la voix est seule à porter l’information; une articulation nette est plus nécessaire encore qu’en situation de face à face.

En résumé

C- L’expression au téléphone

L’impossibilité d’adoucir par l’expression faciale, le caractère abrupt de certains propos, ou inversement de marquer sa détermination par des mimiques, modifie nécessairement l’expression dans le sens d’une plus grande « diplomatie » ou d’un surcroît de fermeté.

Des formules d’entrée en contact, lorsqu’elles veulent faire preuve de disponibilité, doivent éviter la brusquerie:

Ne raccrochez pas ! Essayez de rappeler demain

C’est de la part... Il est absent !

Ne quittez pas ! C’est à quel sujet ?

On prend conscience de la sécheresse de ces formulations, voire de leur désinvolture lorsqu’on est, soi-même en position d’interlocuteur.

- « Ne raccrochez pas » sonne comme une injection.

- « C’est à quel sujet ? » est à la fois administratif et indiscret (mieux vaut par exemple s’enquérir du « motif de l’appel ».

- « C’est de la part » peut sembler désinvolte.

- « Il est absent » laisse l’impression désagréable d’un bureau déserté. « Il » est sans doute ailleurs, pour des raisons professionnelles…

- « Essayez de rappeler demain » est bien pessimiste. Joindre l’interlocuteur semble relever d’un hasard heureux !

Selon qu’on souhaite être particulièrement net ou diplomatiquement porté à l’atténuation, on modulera l’usage du conditionnel, de l’euphémisme.

Par exemple :

Je souhaiterais que vous me rappeliez/

Ou Je souhaite que vous rappeliez

Pourriez-vous me faire parvenir les renseignements/

Ou Nous souhaiterions obtenir les renseignements.