Les reconsidérations partielles provenant des constats cliniques ultérieurs
Les critiques principales

En ce qui concerne le premier angle d’approche, la première critique que je voudrais formuler concerne la position trop systémique, trop structuraliste de ce travail. Elle est directement issue de la remise en question posée en conclusion de ce DEA sur le fait que le concept de signifiant formel pourrait tout autant servir de concept central et unique pour en vectoriser l’ensemble. Les trois représentants qui y sont pointés s’entrecroisent beaucoup plus qu’ils ne se succèdent temporellement. En outre cette position trop systématique ignore une donne fondamentale : celle du milieu dans lequel surgissent les traces que je relie un peu trop rapidement à des modes de fonctionnement psychique structurés et découlant de fixations archaïques. La dimension historique du sujet 3 , ce qui la cerne dans son développement ontologique, est alors en partie évincée au profit d’un type de fonctionnement psychopathologique à déceler. De fait, la dimension transféro-contre-transférentielle, impliquant une rencontre entre au moins deux personnes, se règle un peu trop vite par un diagnostic. Si ce diagnostic peut ne pas être repoussé, il demeure toutefois teinté de cette dimension sans qu’elle soit suffisamment prise en compte.

Notes
3.

De façon strictement rigoureuse, je devrai utiliser le terme de personne et non de sujet. La raison en est une prise de conscience, aidée par les travaux de R. Roussillon (2001), sur ce qu’un travail de subjectivation engendre. Comme cet auteur l’écrit, être sujet plutôt qu’objet de soi-même, «  ne va pas de soi ». Les membres du groupe dont je parle me semble beaucoup plus aliénés que réellement sujet de leur processus psychique. Je pourrais utiliser le terme personne ou individu mais chacun renvoient sur des concepts très précis. Aussi continuerai-je, faute de mieux, d’employer ce mot.