Une constante : la nécessité d’utilisation de concepts modernes, exemple du travail sur l’hallucination psychotique

De nombreuses consultations d’ouvrages récents sur la question des pathologies les plus lourdes prennent en considération les concepts que j’ai moi-même repris de P. Aulagnier (1975) ou D. Anzieu (1986). Je reprendrais maintenant l’une des théorisations qui, sur le registre de la psychose, se rapproche le plus de la mienne.

En partant d’une vision générale sur les mécanismes psychiques les plus pré-oedipiens, j’ai en effet récemment trouvé dans l’ouvrage de G. Gimenez (2000) une approche parallèle à la mienne en terme de classification et de liaisons dynamiques entre plusieurs processus psychiques. Certes cet auteur circoncit son travail autour de celui de l’hallucination psychotique mais l’on retrouve dans son travail les trois principales modalités d’accès à la réalité. Alors que mon propre découpage mettait en place une évolutivité des processus psychiques entre pictogramme, signifiant formel et représentants architecturaux et spatiaux menant aux fantasmes, G. Gimenez emploie les termes d’hallucination de sensation, hallucination formelle et hallucination scénarisée. L’involution de ces processus, passant par une représentation fantasmatique pour arriver au sensoriel, est nommé « déscénarisation » et passe par une « démétaphorisation ». L’évolution se déploie du registre de la sensation à celui d’un ressenti de transformation pour aboutir à celui d’une mise en scène.

Toutefois, là où G. Gimenez parle de la seule hallucination comme lieu de dépôt et contenant présymbolique aux pulsions et affects, nous introduirons ici les mécanismes et destins de celle-ci lorsque, à ce premier lieu de dépôt, s’y ajoute celui de la feuille, du dispositif, du cadre et des personnes qui circonscrive la trace laissée.