5-1-2- Construction, déplacement et « transplantation » de ces modèles

5-1-2-1- Point de départ

Nous partirons tout d’abord de quelques constats (communément admis) réalisés dans mon travail auprès des patients psychotiques déficitaires et autistes.

  • Le travail sur les potentialités psychiques des psychotiques déficitaires et autistes pousse le clinicien à s’orienter en direction de l’archaïque.
  • La part d’archaïque inhérente à ces grandes pathologies pousse à explorer des dimensions précoces de l’appareil psychique.
  • Mais l’archaïque, partie d’originaire, peut remonter loin dans les origines. Vu nos outils méthodologiques (passant par le psychisme) pour le cerner, une part « d’indécidabilité de l’originaire » (R. Roussillon,1990) y est implicite.

Voilà pourquoi nous ne chercherons pas la part de vérité objective advenue chez le sujet. Nous nous interrogerons plutôt sur les processus à l’œuvre et nous attèlerons à y apporter une cohérence d’ensemble. Les cas cliniques pris en considération sont adultes et ont acquis différents schèmes cognitifs tout en étant sur le plan affectif à un niveau d’intrication pulsionnel supérieur à celui d’un nourrisson qui pour sa part ne les a jamais atteint. L’originaire est ici mêlé de processus plus complexes.

Notre questionnement va donc devoir se porter sur les liens et intrications existant entre plusieurs système de pensée, plusieurs niveaux de symbolisation, plusieurs contenants de pensées selon B. Gibello (1993).

Au risque de faire penser à un éloignement de notre objet central, nous utiliserons donc des grands courants théoriques, ayant tous pour point de départ la métapsychologie freudienne. L’utilisation de modèles scientifiques récents représentera simplement un élargissement ciblé, et peut-être une autre façon de penser, de la métapsychologie freudienne.