issu d’une formation scientifique, l’article de S. Freud intitulé L’Esquisse d’une psychologie scientifique, ouvrage écrit très tôt dans son oeuvre, pose la question du rapprochement entre psychologie et science. Néanmoins toute son approche est centrée sur des lois euclidiennes. Je rappelle que Freud, homme de son siècle, est partie d’une conception d’un appareil psychique fonctionnant comme un appareil permettant de représenter un mode de production psychique. Cet appareil était fondé sur un cahier des charges similaire à celui des instruments de son époque (dont le microscope) et basé sur des lois physiques prenant pour modèle la thermo-dynamique 11 . Depuis, les théories des turbulences, du chaos, des fractals ont fait évoluer la science. Peut-être serait-il temps de changer nos conception également en psychologie.
Je parlerai de dimension psychique en écho au terme « invariance d’échelle », concept clé dans le travail des fractals. Le terme de dimension m’apparaît plus proche du fonctionnement psychique que celui d’échelle. Il s’agira dans notre transplantation de passer d’une théorie de la forme à une théorie du fonctionnement psychique. En cela, le terme de dimension (sur laquelle les fractals reposent), comme nous le verrons, a été utilisé comme paramètre spécifique. Un jeu concentrique marque l’emboîtement complexe de ces différentes dimensions les unes dans les autres. Si celles-ci, en tant qu’éléments d’un ensemble plus global, ont très bien été repérées par S. Freud dans le triptyque métapsychologique en terme de point de vue (topique, économique et dynamique), elles me semblent devoir dépendre d’un ensemble de lois prises dans des référentiels différents, eux-mêmes non euclidiens. Quelques parts le quantitatif et le qualitatif engendrent un espace tout en se dynamisant à l’intérieur d’un espace, ce qui renvoie eu concept d’inclusion réciproque.
Voir à ce sujet Paul Laurent Assoun. 2000