Une triangulation corporelle

Ce développement sous-tend donc l'hypothèse d'un être qui se constitue dés le départ à partir d'un bagage somato-psychique embryonnaire fondé sur le triptyque 12 mère- père- enfant.

Pourtant cette ébauche de fonction paternelle, s'exerçant à l'aide d'une identification intracorporelle (G. Haag, 1990) et répondant aux sollicitations extérieures venant de l'objet dynamique, permet-elle que les deux parties (maternelles et enfant) du bébé se réunissent dans un premier fond pour ensuite se séparer ? Il me semble que c'est dans ce sens que G. Haag fait évoluer sa pensée. L'axe est en effet ce qui permet de joindre et disjoindre, rapprocher une partie de l'autre ou l'éloigner. Comme précédemment évoqué, la fonction paternelle, à ces niveaux archaïques, trouve ici une figuration comme pivot, comme colonne vertébrale réunissant des parties divisées et les fusionnant. Plus tard, l'on peut émettre l'hypothèse que cette première fusion intracorporelle se retrouve au niveau des traces affectives laissées dans le corps au sein de l'expérience esthétique caractérisée dans les tous premiers processus de découverte et de création par une expérience émotionnelle de fusion self- objet impersonnel (telle que décrit par Kohut). Cela laisserait une fois de plus des éléments de fixation prêts à resurgir après coup lors de circonstances adaptées.

Notes
12.

Triptyque provient du grec "plié en trois", triple. En peinture, le triptyque comprend un panneau central doublé de deux autres panneaux pouvant s'y rabattre. Si un ordre d'apparition des images n'est pas forcément prévalent en peinture, sa possible existence amène à une prise en compte de la dimension chronologique qui n'est pas à exclure dans notre perspective.