Les objets attracteurs peuvent agir en externe autant qu’en interne : ils représentent une force de gravitation

Toutefois pour D. Houzel, l’objet attracteur n’est pas interne, il est toujours externe : « l’objet attracteur est en effet préconçu non pas en tant qu’image intérieure, mais en tant qu’objet qui vient compléter le déroulement dynamique des pulsions, stabiliser ce déroulement et ainsi éviter une explosion psychique (une catastrophe généralisée dans le langage de R. Thom) » (p 41). Or il me semble que cette vision est partielle. En misant tout sur l’autre, l’objet externe, elle ne s’ouvre malheureusement pas à la possibilité d’objets attracteurs internes, jouant un rôle dans la déflexion des pulsions par le fait même qu’elles continuent à exister en interne puisque ayant laissé une trace.

Peut-être le modèle est-il trop lié aux travaux de W. R. Bion par exemple sur la fonction d’attention, la transformation ou non des contenus bêtas en contenus alphas. Toutefois j’insisterai sur le fait que l’attracteur n’est pas seulement la mère pour l’enfant, ou l’analyste pour le patient, dans un rapport transférentiel. Car ce qui se joue sur ce plan synchronique réveille toujours une trace ou un complexe de traces antérieures qui, survenant souvent par contiguïté, marquent leur prévalence sur d’autres. Autrement dit ce complexe de traces revêt une force de gravité particulière prévalent sur d’autres complexes de traces possédant des forces moindres. Donc cet ensemble de traces internes joue bien un rôle d’objet attracteur, en interne. Cet objet attracteur exerce une force de gravitation particulière. Le travail du rêve représente en cela une preuve clinique de cette existence d’attracteurs internes.

C’est donc à une conception des enveloppes psychiques en triple feuillets que tend cette étude. Des feuillets qui vont non seulement s’intriquer mais également jouer un rôle dynamique, conflictuel, entre eux.