Ces théories confrontées aux épreuves projectives

Dans ce même ouvrage sur les enveloppes psychiques, ainsi que dans sa réédition, J. Doron ( 1987 ; 2000) aborde également les modèles mathématiques des catastrophes dans lesquels les changements sont appréhendés en terme de « fronce » et de « pli ». Là où le pli correspond à un changement simple et définitif, la fronce est nuancée, à saisir dans une rythmicité. Abordant très brièvement la théorie des fractals, il ramène la dimension abstraite du modèle et, la plaçant par rapport à ses propres recherches sur les enveloppes psychiques, il rajoute que le fractal « propose un modèle dynamique de transformation des limites, variable suivant les équations » (p 14 de l’édition 2000). Ce modèle, au vue de sa part d’abstraction même, s’éloigne bien sûr des théories naturalistes.

Cependant, ces travaux nous intéressent particulièrement en cela qu’ils sont aussi basés sur les processus de création et notamment sur les processus graphiques. Ainsi en ce qui concerne la notion de chaos, J. Doron l’entrevoit dans un processus graphique à partir du moment où le sujet a vécu un drame particulièrement important et n’a pas d’objet libidinal suffisamment présent pour maintenir l’activité psychique adéquate : c’est alors qu’il sombre dans le « chaos ou la confusion ». Là encore, comme nous le voyons, la notion de transfert, essentiellement synchronique, est prévalente. Si cette notion est primordiale dans le processus thérapeutique, n’omettons pas que nous créons aussi en fonction d’objets et de contenus internes.