5-4-1- Pour poser le problème dans les traces graphiques : attracteur et fractal : le chaos déterministe

Si dans les processus originaires l’appareil psychique peut se constituer dans une bande de Moëbius comprise entre le bébé et sa mère, partons de l’hypothèse que ce processus s’est déroulé et se déroule encore dans toutes les rencontres que le sujet fait avec son environnement. La trace graphique en serait un catalyseur.

En outre, nous pensons que des processus de décorporation et d’excorporation (A. Green, 1986) ont lieu dans les processus graphiques. Excorporation lorsque celui-ci n’est pas encore fantasmatisé ; décorporation lorsqu’il l’est ¹⁶ . Les processus auto-méta (R. Roussillon, 2001) sont alors plus ou moins défaillants, plus ou moins opérants. Toujours est-il que dans les deux cas, ces processus rejouent notamment les premières relations du sujet avec son objet primordial. Dans les traces, nous l’avons dit, cela peut se jouer en terme de signifiants formels, ceux-ci revenant comme témoins d’une époque dans laquelle les enveloppes psychiques n’étaient pas encore consolidées et faisaient apparaître des contenus bruts, non représentés, non représentables. Ces signifiants formels particuliers doivent rester limités au vu de notre principe d’attracteurs. Ce principe vise en effet à créer un fonctionnement psychique particulier à partir duquel la notion de fractalisation va faire apparaître des structures similaires, teintées par ces différents objets internes attracteurs. La notion de chaos déterministe s’avère alors opérationnelle en la matière.

Mais le terme « notamment », qui relativise la prégnance univoque des premières relations mère-enfant, sous-tend que tout ne se joue pas que sur le plan diachronique. Le pôle synchronique joue également un rôle tout aussi important. L’attracteur est donc également créé en permanence par l’objet externe.

Quel modèle général avoir de ce fonctionnement ?