5-4-2- Le point sur nos avancées

Nous avions jusqu’à présent présenté un modèle dans lequel, je le rappelle, nous partions sur une base linéaire qui n’a pas grand chose à voir avec ce que nous rencontrons dans la complexité clinique.

Dans une loi linéaire de fractalisation, nous pouvions tracer l’équation suivante : Une rencontre d’un sujet avec un objet renvoie sur une dimension intersubjective de dimension 1 égale à un X. Celle-ci, sur le plan intrapsychique se conjugue avec des attracteurs internes tendant à remanier ce X dans une logique centripète. Appelons l’attracteur interne principal Y et additionnons-le, nous obtenons tout simplement X + Y dans une dimension 2. En suivant la logique concentrique, dans les épreuves projectives graphiques, donc en dimension 3, nous trouvons une conjugaison des données précédentes avec toute l’histoire psychomotrice du sujet (Z). Au final, nous trouvons une équation égale à X +Y + Z de dimension 3. Certes, tout ici, dans chaque dimension, n’est pas teinté des mêmes contenus internes (en terme pulsionnel, représentatif et de contenus internes ), par condensation une polysémie plus grande s’exerce sur les contenus. Néanmoins il convient au moins de convenir que, en vertu des effets gravitationnels postulés, l’équation est déjà là plus complexe.

En effet, il va de soi que X, Y et Z ne peuvent apparaître dans leur valeur fondamentale. Gageons pour le moment le caractère hybride de certains menant la somme de ces éléments vers une certaine planification de l’ensemble. Si la teinte d’ensemble est préservée, la dimension fractale l’est aussi. En outre, parler de dimension fractale laisse bien entendue sous-tendre que l’estompage des limites des trois éléments en présence présuppose la dimension fractionnaire. En l’occurrence, et conformément d’ailleurs aux travaux réalisés sur le dessin retracés dans ma partie problématique, l’intersubjectif va se mêler à l’intrapsychique qui va lui-même se mêler à la sensori-motricité . Le processus graphique se fait également plus petit commun dénominateur d’un ensemble de dimension qui l’englobe.

Néanmoins, ce modèle reste encore linéaire, quasi synchronique. Pour nous approcher un peu plus, du moins de façon formelle et théorique, du problème des éléments d’émergence des processus graphique, je propose de nous acheminer du côté de l’appareil de mémoire tel que formulé à l’époque par S. Freud et retravaillé à la lumière des dernières avancées théoriques par R. Roussillon (2001). Cela va bien entendu présupposé dans un premier temps l’adéquation entre traces psychiques et traces graphiques. Je propose de faire de ce présupposé un postulat de départ.