Premier exemple 1. Francis et le forçage des apprentissages

Prenons l’exemple pour Francis de l’obligation dont il a été la cible de par sa mère et son père de suivre une scolarité normale et cela malgré ses difficultés. Gardons à l’esprit cette situation dans laquelle sa mère le force à apprendre la géographie, les principaux pays et villes. Cela représente une expérience initiale de forçage (des apprentissages) qui crée un attracteur externe fondé sur le savoir pour les parents mais basé sur un étayage très particulier pour Francis : tout se passe alors comme si son identité devait passer par le trou de cette aiguille là. Il y a donc dans cette première échelle une nécessité à connaître, savoir ; nécessité qui se traduit autrement pour Francis, nécessité à continuer d’être investi, pour pouvoir continuer à exister pour un autre

Dans la dimension intrapsychique, l’attracteur est devenu interne et il hante Francis. Pour lui, c’est moins le savoir et les processus secondarisés qui vont importer que le jeu avec des processus beaucoup plus archaïques : il s’agira pour lui de se retrouver, de retrouver son intégrité en terme d’image du corps, toujours soumise aux fluctuations d’une enveloppe psychique pas suffisamment forte, le démobilisant, le perdant par manque de contention d’un objet optimal stable (A. Ciccone et M. Lhospital, 2001). Cherchant à se repérer, il demande par exemple : « c’est où Annecy  ou telle autre ville ? ».

Dans les traces, les restes de l’apprentissage excessif situé en première dimension vont se traduire par exemple dans notre atelier par le fait de prendre celui-ci pour un lieu scolaire. L’aspect géographique, les questions, sont à la fois autant de preuves de sa déréliction interne que du retour de cet objet interne attracteur qui se réactualise et lui fait parfois dessiner des drapeaux, ou écrire les nombres des principaux départements qu’il connaît par cœur. Son évolution dans l’atelier va vers une libération progressive de ses objets internes aliénants.