Un point de vue centré autour d’une métapsychologie des processus

Comme je l’ai souligné, la perspective du premier temps de ce travail (D.E.A.) est restée essentiellement structuraliste. Il s’agissait pour moi de cerner des faits cliniques et de tenter de les expliquer, les circoncire et les classifier au travers d’outils conceptuels issus de l’approche métapsychologique et psychopathologique. Si je maintiens aujourd’hui l’apport phénoménologique (les phénomènes observés restent les mêmes), il me semble urgent de remettre en chantier de réflexion aussi bien les causes psychodynamiques que les effets observés. En ce qui concerne les causes, je compte retravailler plus en profondeur les outils conceptuels utilisés. Pour ce qui est des effets je compte combler la lacune d’une insuffisance de prise en compte de la dimension transféro-contre-transférentielle sur les processus engagés au sein de notre atelier. Toutefois, à décharge, je tiens à souligner que si cette dimension, essentielle sur le plan thérapeutique, était bien sûr prise en compte dans notre travail groupal, elle restait néanmoins trop peu dialectisée dans son ensemble conceptuel, d’où sa présence trop lapidaire dans l’écrit final.

Reste qu’à la relecture de celui-ci, je me rends compte que la volonté d’une recherche métapsychologique a quelque peu prise une orientation génétique (avec classification temporelle de grands processus). Or, comme l’a souligné R. Roussillon (2001) 22 , l’intérêt de ce qu’il propose comme une « métapsychologie des processus » n’est pas de figer les concepts mais plutôt de pouvoir les articuler entre eux, de façon transitionnelle, ouverte, au sein du triple vertex économique, dynamique et topique. Même dans les cas de psychose grave et déficitaire ou d’autisme, il est important de préserver une aire potentielle de jeu, de transitionnalité interne, aussi minimale soit-elle, pour les pulsions, les affects et représentations. Voilà pourquoi plutôt que de centrer uniquement mon propos sur les niveaux les plus pathologiques, je parlerai des niveaux les plus archaïques de la psyché, niveaux dans lesquels les sujets autistes et psychotiques se situent de façon prévalente avec des défenses, angoisses et expériences propres à chacun.

Dans cette métapsychologie des processus, le point de vue génétique est directement inhérent aux trois autres points de vue freudiens et ne représente donc pas un vertex en soi. Il existe cependant plusieurs étapes de la vie psychique et nous étudierons essentiellement ici la question de l’archaïque et plus particulièrement de l’origine, voir de l’originaire au sens large que donne à ce terme R. Roussillon. L’équation finale présentée lors du travail théorique de la première hypothèse pose en cela ces dimensions comme éléments composites de l’ensemble.

Notes
22.

Lire à ce sujet « La métapsychologie des processus » comme article princeps (de 1995) à une construction plus conséquente. in Le plaisir et la répétition. Théorie du processus psychique.