Contre-transfert et nécessité d’une ouverture sur différents champs conceptuels

Je reprendrais à présent sur ce sujet les principaux apports freudiens et leurs conséquences en les mettant en tension avec les principaux concepts sur l’originaire que j’utilisais dans mon DEA. Ceux-ci étaient en effet issus de champs théoriques souvent différents, pas forcément toujours complémentaires et, surtout, pas suffisamment dialectisés dans leur rapport mutuel. Si je n’ai pas ici la prétention d’unifier des modèles différents, je compte tout au moins réaliser une opération de « déconstruction » 23 et, éventuellement de « ressaisie » des opérateurs sur lesquels je me suis appuyé. La raison de ce travail est évidemment heuristique mais est également pragmatique puisque celui-ci me servira à mieux aborder (ou aborder différemment) mon matériel clinique. En dernière analyse, c’est bien sûr ce dernier qui requestionnera et éventuellement remettra en chantier de nouvelles perspectives. R. Roussillon remarque à ce sujet que le contre-transfert n’est pas seulement définissable à partir des affects et des fantasmes du thérapeute mais aussi en fonction de sa théorie et de son épistémologie. Ce contre-transfert théorique, s’il est suffisamment ouvert à plusieurs champ conceptuel et surtout à une logique d’apparition des processus psychiques, peut entraîner d’autres résultats que s’il est issu d’une école singulière et exclusive.

En définitive, ce sera faute d’un point de butée terminal, grâce à une « époché » 24 de la question de l’originaire, que mon approche sur les processus graphiques pourra se mettre en place. L’écart théorico-clinique abordé par J. L. Donnet laissera très certainement de nombreux restes à reprendre pour un travail ultérieur.

Notes
23.

Je reprends ici sans l’écrire dans son ensemble des termes importants utilisés par R. Roussillon.

24.

Voir R. Roussillon. « L’indécidabilité de l’originaire : figures de l’écart théorico-pratique ».