Les formes géométriques : charpente interne

Les rêves à formes géométriques, qui succèdent à cette première organisation onirique, s’ils ne sont pas eux-mêmes « transformateurs », n’en demeurent à mon avis pas moins contenants. Ils sont donc une première forme de symbolisation. En tant que pré-représentations, en tant qu’ils opèrent encore à une fusion entre percepts et figuration, en tant qu’ils appartiennent à une toute première catégorie de signifiants formels, leur potentialité contenante créera l’enveloppe nécessaire au maintien du rêve. Avec les représentations géométriques nous ne sommes plus dans l’hallucinatoire, il suffit de reprendre un grand nombre des travaux développés par G. Haag à ce sujet (horizontale maternelle, verticale paternelle, jonction des murs et constitution du squelette, jonction des éléments féminins/ masculins en terme de bisexualité) pour nous en convaincre. Comme nous l’avons vu, l’apparition de ces figures préfigurent une intégration déjà suffisante de la matière psychique, autrement dit elles s’étayent sur une construction de la symbolisation élémentielle. Mais la représentation des figures géométriques est aussi représentation de la construction de soi, sa construction corporelle, psychique, une représentation bidimensionnelle pour percevoir l’autre et tenter de s’y accoler afin de sortir de cette image informe de soi et cela en appui, en étayage sur le corps de l’autre.