7-2-5- La construction du double comme paradigme de la construction imaginaire du style pictural

La problématique du double nous paraît pouvoir approfondir ces questions pour autant qu’en peinture comme dans le travail du rêve une projection de parties de soi (sur un écran interne ou externe) a lieu. Car le double n’est pas seulement celui qui surgit aux côté du sujet (cela impliquant un sujet déjà construit en tant que tel), il est bien plutôt celui qui est placé à la base de cette construction identitaire, occupant donc une fonction conteneur a l’instar du travail du rêve et de la création picturale. C’est en tous cas la thèse que soutient O. Moyano (1999) dans une élaboration métapsychologique rigoureuse. Cette façon de conceptualiser cette notion est intéressante en cela qu’elle cerne de plus près encore les trois principales positions longuement présentées dans ce travail 79 . Si nous avons déjà présenté cette question du double, nous la reprendrons ici dans ses trois temps en articulant ceux-ci avec notre questionnement sur les différents styles picturaux.

Notes
79.

Nous voulons parler du triptyque entre position glischro-caryque, paranoïde-schizoïde et position dépressive. Au vu de la présentation conceptuelle que propose O. Moyano, il me semble que la problématique du double vienne enrichir ces trois positions. La position d’indiscimination et de syncrétisme ne m’apparaît pas incompatible avec celle de double unaire. la position paranoïde-schizoïde ouvre sur le champ de l’autre, du conflit, ce qui se relie aisément avec la phase de double narcissique. Quant à la dernière position elle est permise par la spécularisation de l’image que peut s’en faire l’enfant, devenant ainsi autre aspect de soi, symbole.