8-4-2- Illustrations cliniques

Le lecteur pourra se reporter à l’analyse des corrélations de subjectivités mises en avant au sujet de Rolland lors de la séance A. 1 et notamment celle où il se joint à Francis pour tisser quelque chose autour de mon absence.

Autre exemple : Un processus défensif dévoilé chez l’un, réapparaissant chez l’autre.

Lors de la séance du 18 octobre 2000, lorsque j’interprète chez Sylvain, alors qu’il longe les murs, ce besoin de trouver une contenance dans le périphérique, c’est Laurent qui se sent visé et réagit en se frappant. Ce vécu d’intrusion engendré par ma voix et touchant son noyau interne destructeur fait selon moi écho à son surmoi archaïque. Il vit cela comme une attaque mais pourquoi se sent-il au fond concerné alors que je m’adressais à Sylvain ? Nous connaissons déjà le processus de défense essentiel présenté par Laurent et qui passe par la construction d’une carapace défensive. Or cette carapace ne serait-elle pas celle qui est composée initialement par les limites dures de la pièce elle-même ? Ne se sent-il pas touché là lorsque je m’adresse à Sylvain pour souligner un mécanisme de défense similaire au sien ? Les concepts d’objets internes rentrant en relation par le biais de l’intersubjectivité sont à l’œuvre ici. Je suis donc obligé de préciser à Laurent que je ne me suis pas adressé à lui mais à Sylvain. Cela a un effet puisque son angoisse semble s’arrêter.

Voila pourquoi, avec cette population, il est toujours nécessaire d’opérer à un balisage des espaces propres à chacun afin de limiter et circoncire au mieux les phénomènes traumatiques survenant dans les processus de liaison comme des attracteurs psychiques communs. J’aurais en l’occurrence ici mis à jour un aspect défensif chez Sylvain (il s’agit de se constituer une armure matérielle avec les limites de la pièce) et ce message aurait touché Laurent dans son propre mécanisme de défense. Mais refermons la parenthèse sur cette forme de « collision ».