Commentaire et analyse de la séance du 16 janvier 2004

Surdétermination de la scène primitive et implication groupale. Sur les effets d’une auto-représentation du groupe dans des traces graphiques idiosyncrasiques.

J’orienterai cette analyse autour d’un point précis : celui qui concerne les phénomènes de condensation groupale et individuelle liées à la trace graphique. La caravane emboîtée dans la voiture représentée par Grégoire renvoie bien sûr en première analyse au coït, perspective intrapsychique surdéterminée par ce rappel du passé lié aux prochaines retrouvailles avec le père (son père avec sa mère). Alors qu’il avait déjà réalisé des voitures tractant des caravanes par le passé, la pénétration de la caravane dans la voiture n’apparaissait pas comme dans ce dessin. En outre, les deux feux rouges placés derrière l’automobile font vraiment penser à des tétons, « seins-tétons » à Agnès qu’il toucha l’instant d’avant.

Mais il y a plus, si l’on prend le groupe comme entité, cette représentation marque une interrelation prépondérante entre les membres du groupe et les moteurs de celui-ci : Agnès et moi. Pour le groupe il va s’agir de se faire tracter par nous ou plutôt par ce que l’on représente en tant que porte-cadre .

Toutefois cette interprétation ne suffit pas, la trace graphique en indique plus encore : Les roues sont composées de quatre parties comprenant un point centrale chacune. Quatre parties, cela peut recouvrir nombre d’interprétations mais n’est-il pas possible d’y voir, au vu du déroulement de la séance, les quatre autres sujets compris dans une structure plus grande, la sienne ? Grégoire n’a-t-il pas, aujourd’hui plus qu’à de nombreuses autres fois, annexé, voire spolié toute idée provenant des autres ?

Il y a donc en somme une interprétation plus intrapsychique couplée à une interprétation en terme de deux groupes distincts : les grands et les petits dans les représentations de Grégoire, et une interprétation qui va croiser les deux approches. Cette dernière me semble la plus heuristique ainsi que la plus valable cliniquement. Elle est bien entendue à repositionner dans l’approche qu’en fait R. Kaës notamment dans ses concepts d’appareillages, d’appareil psychique groupal et de corrélations de subjectivité.