8-7- Conclusion partielle

Que ce soit avec des personnalités plus psychotiques ou plus autistiques, notre travail méta est central. Dans notre dispositif, la proposition sous-jacente consiste en d’autres termes à créer cet « écran hallucinatoire maternel » dont parle G. Lavallée (1999) par le biais de cette feuille blanche qui va servir à ce que leur fond hallucinatoire trouve une trace et soit repris par notre fonction alpha (là où nous jouons le rôle d’appareil méta-cognitif).

Je pense en somme que le dessin est de nature groupale, qu’il fait travailler les groupes internes , mais aussi que des éléments prévalants chez les uns ou les autres des sujets du groupe vont structurer ce groupe, créer une sorte d’appareillage groupal. Dans les groupes de psychotiques déficitaires et autistes , ces structurations sont bien entendues à replacer dans des logiques plus archaïques telles que celles déjà travaillées dans mes trois premières parties. J’ai choisi de nommer cela intersubjectivité primaire . Chacun des membres du groupe va être porteur plus ou moins spécifique d’une fonction singulière.

Selon l’hypothèse élargie des attracteurs étranges, tout se passe dans la triple boucle corporelle, pulsionnelle et intersubjective, comme le sujet traçant faisait l’expérience d’une reconstruction perpétuelle, en boucle, de lui-même, celle-ci ne se réalisant jamais totalement à l’identique 113 . Des constantes existent et subsistent mais la réorganisation, le processus auto-représentationnel de reconstitution de soi, est pris dans une forme de mouvement perpétuel qui fait passer par des chemins similaires quoi que toujours légèrement divergents au vu d’un déterminisme chaotique, non linéaire. Là-dessus, notre fonction interprétante, sémaphorisante est toujours réinterrogée, d’où l’intérêt pour nous de ce travail, la répétition stricte n’est qu’apparente, notre créativité est constamment mobilisée.

Notes
113.

Forme d’autoorganisation et auto-réorganisation selon les « métaphores » utilisées par les Pragier (1990).