Questionnement par rapport à notre travail graphique

Je formulerai les deux hypothèses complémentaires que le fonctionnement psychique de Francis est fondé sur une base de pulsions orales au sein de laquelle une configuration anale a été inoculée brutalement et, de fait, bien mal acquise. Si, à cet objet interne introduit de force répond de la part de l’environnement les mêmes exigences, Francis est alors pris d’une sorte de terreur, il répond par la fuite, le camouflage. Cette exigence anale a été introduite de force par le père et de façon tacite et constante (dans une relation d’emprise) par la mère.

Plus tard, toutes les exigences scolaires, dont nous savons qu’elles se trament dans la phase de latence, marquée par la rétention- expulsion anale dans le monnayage des apprentissages, se sont soldées par des échecs. Les exigences sont douloureuses pour lui (cela l’inhibe aujourd’hui) et pourtant nombreuses (son père dit en entretien qu’il « faut le diriger », « toujours être derrière lui »). Des faits cliniques constatés encore aujourd’hui nous permettent de penser qu’il a vécu et vit encore dans la terreur (il peut revenir de chez ses parents effrayé par le moindre mot prononcé un peu fort). En partie aliéné par ces exigences, par des « autres de l’objet » paternel et maternel, que reste-t-il pour lui de sa part subjective ?

Je nuancerai ces derniers propos car Francis ne fuit pas toutes exigences et n’a pas en lui que des objets contraignants. Tout dépend de la manière dont on les lui formule. Sa mère nous apprend par exemple qu’il manifestait du plaisir a être cadré et dirigé par une enseignante dans son enfance. Des zones de plaisir se sont structurées. Pourtant la primauté va dans le sens de l’expérience douloureuse et, dans son adolescence, il s’est mis à fuguer des institutions où il séjournait. L’on pourrait ici voir simplement une forme d’équation symbolique entre le fonctionnement psychique et son comportement mais il y a plus : une opposition, une transgression propre à cet âge de la vie.