* Compléments sur Sylvain

Sur l’évolution de Sylvain dans notre atelier

Dans sa problématique autistique, Sylvain avait tendance à ses débuts dans l’atelier à rester sur le « cerceau du groupe » (G. Haag). Il restait en périphérie du groupe, commençait par faire le tour de la pièce, touchait les murs puis finissait par se coucher sur l’un des tapis disposés au fond de la salle. Tout portait alors à penser qu’il voulait tester la solidité de notre cadre, celle-ci ne pouvait passer que par sa matérialité. La matérialité du cadre posait pour lui le problème de la contenance psychique que nous essayions d’apporter. Il est possible également de penser que ce fonctionnement s’explique par sa crainte du groupe, angoisse véhiculée par ce groupe encore inconnu. Son approche était alors motrice. Il semblait rechercher son corps dans les limites posées par la périphérie matérielle proposée.

L’entre deux a longtemps été recherché par Sylvain. Il se plaçait à l’intersection visuelle de deux pans du murs, dans l’axe d’une ligne médiane, dans l’arête des tables (disposées côte à côte mais laissant un faible jour entre elles), à l’arête des deux grandes feuilles de papier accolées l’une à l’autre. Ces angles, comme l’a écrit G. Haag, représentaient l’espace de liaison des articulations, espace probablement sécurisant de par le lien qu’il créait. A cette époque, son exploration des murs se faisait d’ailleurs non seulement sur les pourtours mais également dans les angles de murs. Sylvain peut encore aujourd’hui ponctuellement se servir de la présence de personnes comme Agnès pour chercher un soutien, notamment par le dos. Il cherche alors le contact dos pour trouver la force nécessaire pour affronter le groupe.