Déroulement de la séance. 18 février 2003. (Grégoire et l’effet de collage à Laurent)

Laurent a fait une « crise » dans l’ascenseur : Rolland l’a touché. Il a commencé à se frapper mais, suite à notre intervention, a stoppé cette auto-agression. Dans la salle, il adopte une position inhabituelle : il s’agenouille en face de la table. Grégoire met du temps à s’installer. Avec Francis, ils s’assoient presque au même moment.

Durant la première phase, Francis retrouve aussitôt son précédent dessin, il est à la même place que la dernière fois. Il répond qu’il a pris la couleur rouge. Comme il y a une autre couleur, Grégoire répond à la place de Francis « marron ». Je demande à Francis s’il connaît des choses marrons. Grégoire dit : « c’est comme le noir, à côté du marron, il y a le noir et le marron ». Je fais alors remarquer le côté « vases communicants » des réponses entre Francis et Grégoire (parce que l’inverse arrive également très souvent). Agnès acquiesce. Laurent, toujours à genoux, se penche sous la table comme s’il y cherchait quelque chose, et se redresse.

Je donne la parole à Grégoire qui se met d’emblée à évoquer le dessin d’une 405 à son père. Il montre les grosses roues, les petites roues et les grandes roues. Il montre la caravane, les fenêtres, les portes, les volets, les rideaux. Il désigne et insiste sur la porte qui « sert à entrer ». Il mime en cognant sur la table la chose à faire pour entrer. Je fais remarquer que cela se passe comme à l’atelier où il faut frapper pour entrer. Grégoire rajoute que son père frappe à la porte, que la caravane est ouverte. J’interprète que la porte est toujours ouverte pour les papas. Il dit qu’il dort dans la caravane, je lui réponds qu’il y a des pensées qui dorment en lui. Il rajoute qu’il dort avec Magalie, sa petite sœur puis il désigne à nouveau la voiture, j’ajoute que cela représente un moteur et une énergie pour avancer et j’entreprends un parallèle avec Francis pour qui le moteur fondamental consiste à poser des questions.

Je propose ensuite aux autres de commenter leur ancienne production en commençant par Laurent qui m’inquiète un peu. Je lui demande s’il est bien, s’il n’a pas mal aux genoux dans cette positon ? Il répond de façon écholalique « bien » et refuse de s’asseoir. Il a les bras repliés sous la table, colle à cette dernière. Je lui demande s’il avait peint, il se redresse soudain pointe l’index sur sa peinture. Je profite de cette situation pour tenter de le sortir de sa position peu confortable : « tu aimes la peinture ? », il répond en écholalie « peinture ». Grégoire intervient alors pour faire remarquer, en parlant de la peinture de Laurent, que « c’est des couches ».

Rolland commence à se manifester, il touche la feuille, rapprochant sa main de la peinture de Laurent. Celui-ci se lève alors brusquement. Je formule aussitôt un parallèle avec le toucher pour le moins perturbateur qui s’est produit dans l’ascenseur. Laurent touche alors la main de Rolland. Je dis que « c’est pour faire la paix ». Laurent répète « la paix ». Francis demande où est Paris. Rolland montre Sylvain et fait la mimique du mimi (se touche la joue). J’interprète que pour Rolland sympathiser revient à se faire des mimis. Lorsque Rolland montre enfin son dessin, je verbalise un parallèle entre la rondeur des dessins de Rolland et la rondeur des formes peintes par Laurent. Laurent semble mal supporter, il prononce sa phrase « y m’a engueulé ». Avec Agnès nous essayons de le réconforter. Rolland montre quelques unes de ses traces représentant plusieurs petites patates regroupées en rond. Je dis qu’il a fait le groupe au travers duquel il veut se retrouver. Rolland pointe les autres membres du groupe.

Ensuite nous sollicitons Sylvain, Rolland lui fait des coucous de la main. Sylvain ne réagit pas. Rolland me regarde et s’interroge sur son compte « non ? ». Je lui réponds qu’il me semble qu’il préfère dessiner que montrer ce qu’il a fait. Je rajoute que néanmoins il paraît être bien avec nous. Laurent a un large sourire.

Pendant la distribution du matériel, Sylvain s’étire. Laurent, qui s’est relevé depuis, baille et se dandine d’un pied à l’autre.

Durant la seconde phase, Laurent demande de suite de la peinture et Rolland des feutres. Il dessine aussitôt avec du bleu. Grégoire demande de la peinture. Il veut un grand pinceau. Rolland dessine des petits bleu. Sylvain commence par de petites spirales qui deviennent vite très grandes. Francis dessine en bleu a l’instar de Rolland, en face de lui. Il trace des vélos.

Laurent a choisi de la peinture marron, rouge et bleu. Grégoire du bleu, rouge et violet. Laurent s’assied, change de couleur (du jaune). Sylvain paraît comme hypnotisé par Grégoire. Francis élargit ses traits, gagne de l’espace. Grégoire entend de la musique, en provenance de l’étage d’en dessous, il veut savoir si on l’entend. Rolland demande l’heure. Laurent se rassoit et se remet debout.

Grégoire empiète sur le dessin de Sylvain. Ce dernier ne réagit pas.