Chapitre 3 - Les automobilistes et l’espace urbain : les fondements d’une territorialité automobile

Poser la question de l’existence d’un territoire urbain de l’automobile passe par la mise en évidence d’une forme spécifique de territorialité liée à l’utilisation de ce moyen de transport. En effet, compte tenu de la part d’appropriation que recèle le processus territorial, la régularité des pratiques quotidiennes des automobilistes et les récurrences de leurs représentations doivent permettre d’identifier non seulement les composantes mais également les grands principes d’organisation de ce territoire. Dans cette optique, nous commencerons par reposer, en les précisant dans le contexte de ce chapitre, les fondements théoriques de notre travail. Puis nous nous interrogerons sur les formes des appropriations spatiales liées à l’automobile, avant de mettre en évidence une mutation qui nous semble incontournable dans la façon qu’ont les automobilistes d’envisager l’espace urbain : celle qui tend à estomper l’espace face au temps. Ce faisant, nous dessinerons notre conception d’un territoire automobile qui, s’il commence dans l’habitacle du véhicule, s’étend évidemment bien au-delà, sur les infrastructures et dans les lieux auxquels il donne accès, englobant dans sa diversité tout un environnement fixe et circulatoire qui peut lui être rattaché.