3.3. Territorialité automobile et territorialités urbaines

Les régularités observées dans les métastructures socio-spatiales des automobilistes confirment à notre sens la spécificité de leur appropriation spatiale et, ce faisant, l’existence de ce qu’il faut bien nommer un territoire urbain pour la voiture particulière. Mais les formations socio-spatiales, étudiées en tant qu’entités constituées, tiennent un rôle déterminant tant dans ces représentations que dans ces pratiques spatiales. De fait, si l’usage de la voiture génère son propre rapport à l’espace, il résulte également de facteurs territoriaux exogènes. Ce processus à double entrée pose toute la question du statut de ce moyen de transport : n’est-il pas d’abord un outil servant de relais à des évolutions sociétales, et notamment spatiales, plus globales ? Ou bien est-il plus autonome au point d’être un véritable agent transformateur de nos structures comme de nos rapports socio-spatiaux ?