Le réseau autoroutier a pour but d’irriguer le territoire et n’exclut pas à ce titre le cœur même des agglomérations urbaines. Son pouvoir de transformation spatiale agit alors sur les formes de l’urbanisation. François Plassard indique notamment que « l’autoroute établit ainsi un véritable cordon ombilical entre [les entités communales situées à proximité d’un centre urbain] et la ville dont elles dépendent de plus en plus » 511 . Mais cette mise en relation n’induit pas forcément une intégration urbaine au service d’une plus forte domination du centre sur ses périphéries. En effet, l’amélioration de l’accessibilité réduit aussi les contraintes de la périphérie et valorise ses avantages. Les rapports de force au sein de l’espace urbain peuvent alors se trouver fortement affectés par des transferts spatiaux et des effets de redistribution consécutifs au déplacement de la rente de situation dû à l’infrastructure autoroutière.
F. PLASSARD, 1983, op.cit., p.73.