5.3.1.2. Le difficile bouclage du périphérique lyonnais

Les grands schémas de voirie du milieu des années 80 replacent sur le devant de la scène locale la question du bouclage du périphérique. A l’image de nombreuses autres agglomérations, de tels projets sont alors dans l’air du temps. A Lyon, cela constitue un des grandes thèmes de la campagne pour les élections municipales de 1989.

A cette occasion, le futur maire de Lyon, Michel Noir, prend fait et cause pour ce dossier à qui il confère un caractère d’urgence. En complément des grands contournements, ces aménagements visent à orienter les différents trafics sur des axes qui leur sont propres. Le transit local doit ainsi éviter la traversée des quartiers de Lyon et Villeurbanne, ce qui améliorera « la circulation et l’accessibilité du centre pour assurer la vitalité de ses fonctions, commerciales, culturelles, économiques. » ⁶⁹³ Michel Noir entend faire du périphérique l’instrument d’une politique visant à restreindre le nombre de voitures dans le centre-ville en y supprimant tout transit et à privilégier d’une manière générale les transports en commun. Ce qui apparaît moins lors de ces propos de campagne électorale mais qui répond à une préoccupation des agents locaux, c’est qu’en « créant un lien entre les zones de développement de l’Est et l’Ouest, il devrait favoriser l’implantation de nouvelles activités économiques dans l’agglomération lyonnaise. » ⁶⁹⁴ A la fois ring de protection de la zone dense et vecteur important du développement économique, le bouclage du périphérique s’impose comme un des grands projets de la prochaine mandature et comme « l’un des éléments marquant le retour de la politique des grands travaux routiers dans l’agglomération lyonnaise. » ⁶⁹⁵

Dès son élection, Michel Noir s’entend donc avec le président du Conseil Général, Michel Mercier, pour s’associer dans cette opération et pour se répartir la tâche : à la Communauté Urbaine la maîtrise d’ouvrage du tronçon nord entre Villeurbanne et l’A.6 à Ecully, et au Département celle du tronçon ouest entre l’A.6 et la vallée du Rhône. Le nouveau maire de Lyon et président de la Communauté Urbaine est plus attaché à la partie nord du périphérique car, outre le fait qu’elle apparaisse plus utile au regard des trafics concernés, elle assurera le contournement de Vaise et permettra ainsi la requalification de ce quartier tandis que le tracé du périphérique Ouest n’est pas certain de rester totalement sur le territoire communautaire ; elle semble également plus facile à réaliser et à mener à terme avant la fin de son mandat municipal.