A partir des années 50, devant une déferlante automobile certes organisée mais aux implications pas toujours bien mesurées et maîtrisées, la structure des champs urbains se trouve rapidement remise en cause, sous le poids des enjeux et des intérêts relatifs à ce qui constitue une véritable révolution des déplacements urbains. Localement, les modifications de cette structure sont alors, comme souvent, guidées par des forces extérieures au champ lui-même et notamment par l’État qui « contribue, de manière tout à fait décisive, à la construction et de la demande et de l’offre » 896 : tout en aiguillonnant la motorisation des ménages, il entreprend parallèlement d’adapter les villes à l’automobile. Afin d’asseoir cet objectif, il s’appuie sur des méthodes de plus en plus éprouvées et se rallie à quelques principes urbanistiques qui vont faire école, tendant ainsi à propager une certaine unité de pensée au sein des pouvoirs publics.
P. BOURDIEU, 2000, op.cit., p.251.