7.1.2. Trois villes soumises à un même processus

Dès l’entre-deux-guerres, les grands plans locaux d’urbanisme destinés à organiser l’extension de la ville sont déjà des plans routiers. Mais peu sont menés à leur terme et il faut attendre l’après-guerre pour que, sous l’effet de la structure d’intérêts attachée à la diffusion de l’automobile, la ville soit réellement remodelée dans le sens d’une plus grande place accordée à ce moyen de transport. Cette préoccupation s’intègre alors à un mouvement de rénovation urbaine qui s’impose dans nos villes, que ce soit en liaison avec le processus de reconstruction ou pour satisfaire un idéal de modernité qui a profondément pénétré l’inconscient collectif de nos sociétés. 915 Dans les agglomérations françaises, c’est « vers le début des années 60, que l’administration s’intéresse à la "dégradation" d’un certain nombre de logements anciens dans les centre-villes (…) : contrairement à l’Allemagne, la France n’a pas dû reconstruire ses villes après la guerre. C’est avec quinze ans de décalage qu’elle décide de rénover à grande échelle le cœur de ses villes. Les deux objectifs de rénovation urbaine et d’adaptation de la ville à l’automobile seront poursuivis simultanément et se nourriront mutuellement. » 916

Notes
915.

Le succès de l’automobile, qui devient dans les années 50 accessible aux classes moyennes, participe d’ailleurs de cette adhésion à une modernité fantasmée, ne serait-ce que parce qu’elle permet de rompre avec des transports collectifs qui portent le souvenir des privations de la guerre et dont l’image s’assimile alors à une forme de passéisme.

916.

J.C. ZIV, C. NAPOLEON, op.cit., p.51.