8.2. Voirie et parcs publics : niches territoriales d’une espèce menacée ou têtes de pont d’une contestation en marche ?

Aussi disparate qu’elle puisse paraître, l’offre urbaine de stationnement automobile reste le support de pratiques qui agrègent largement ses différentes composantes. Ainsi, la mise à disposition d’emplacements au lieu de travail des actifs permet de libérer des places sur voirie, qui s’orientent alors naturellement vers de nouveaux automobilistes. « Cette mesure a donc fortement encouragé l’utilisation de la voiture particulière, non seulement pour ceux qui ont une place dans le parking de leur entreprise, mais aussi pour ceux qui n’en ont pas. » 1418 A l’inverse, une régulation restrictive des dispositifs accompagnant les programmes immobiliers réclame d’être accompagnée d’un contrôle adapté et efficace de l’offre de stationnement de proximité, pour ne pas engendrer d’effets pervers de report sur la voie publique.

Néanmoins, si toutes les composantes du stationnement urbain connaissent des développements qui se rejoignent ou s’influencent mutuellement, voirie et parcs publics sont unis en la matière par des liens privilégiés. C’est pourquoi nous les avons regroupés dans une exploration commune, qui devient celle de l’offre de stationnement public : à travers l’étude des modalités de constitution et d’utilisation de cette offre, nous chercherons à mettre en évidence l’affinement des stratégies des agents qui président à ses destinées ainsi bien sûr que la nature exacte de sa participation au territoire urbain de l’automobile ; la façon dont le stationnement sur voirie et le stationnement en parcs sont combinés et articulés localement nous donnera également l’occasion de nous interroger, en marge des considérations sur les finalités de ces politiques en matière d’"automobilité", sur l’existence d’un véritable service public du stationnement et sur son éventuelle fonction.

Notes
1418.

Y. CROZET et al., op.cit., p.62.