Chapitre 9. Les dynamiques du territoire urbain de l’automobile-contestée

Le mouvement de contestation de l’automobile en milieu urbain est enfin fonction d’éléments qui vont au-delà des attraits particuliers présentés par les modes de déplacements alternatifs ou des efforts de limitation des infrastructures spécifiques assurant le règne de la voiture particulière. Il intègre des paramètres spatiaux qui interrogent une certaine conception de l’urbanisme, l’organisation des différentes composantes de l’espace urbain et les pratiques socio-spatiales qui en découlent. C’est d’ailleurs en ce sens que s’impose pleinement l’idée même d’un territoire socialement produit et entretenu, qui soit animé par une logique moins favorable à l’usage de l’automobile.

Dans cette optique et avant de dégager les perspectives de lutte qui s’affirment dans des champs urbains globalement soumis à une forte poussée des préoccupations environnementales, il importera d’abord de mesurer la nature et l’envergure réelle des enjeux liés à la constitution d’un tel territoire. Il conviendra ensuite d’explorer succinctement l’éventail des stratégies susceptibles de se montrer subversives par rapport à la logique de l’automobile-reine et, plus particulièrement, d’étudier la portée et la faisabilité des principales solutions techniques et politiques apparaissant comme des réponses potentielles aux problèmes de déplacements urbains. Puis, pour finir et assurer l’intégrité de notre proposition territoriale, il s’agira de restituer toute leur importance aux organisations socio-spatiales et aux dynamiques de recomposition urbaine dans la perspective d’une logique alternative, en soulignant en quoi l’urbanisme s’affirme finalement comme un élément prépondérant pour décider de l’ampleur et du sens d’une contestation de l’automobile.