9.3. L’action territoriale comme impératif

S’il ne fait guère de doute que la lutte contre l’omniprésence de l’automobile et les nuisances qui en résultent passe par des actions portant sur les structures urbaines, cette perspective soulève toutefois plusieurs questions. Ainsi peut-on se demander si l’urbanisme peut encore constituer un réel outil de contestation de l’automobile et quels sont les stratégies et principes territoriaux susceptibles de porter cette ambition. Dans cette optique, il est intéressant de questionner plus particulièrement les espaces urbains hérités de la période antérieure à l’automobile de masse, porteurs d’un certain nombre de résistances mais aussi objets de soins particuliers, pour chercher à savoir dans quelle mesure ils constituent un modèle territorial promouvant une mobilité plus diversifiée en termes d’usage modal et, si tel est le cas, quelle est la portée de ce modèle. Ces considérations nous amèneront finalement à nous interroger sur l’éventualité et la vigueur d’une nouvelle production territoriale traçant la voie d’une logique de l’automobile-contestée : l’action territoriale est-elle alors vouée à se limiter à des politiques restreintes et symboliques ou peut-elle engager des évolutions plus larges au sein des champs urbains ? Ou, plus concrètement, sur quels espaces et à quelles conditions est-il aujourd'hui possible de lutter contre la dépendance automobile à laquelle sont de plus en plus soumises les organisations urbaines ?