9.3.1. Modèles de ville et territoire de l’automobile

Le champ urbain a été soumis au cours du siècle dernier à des bouleversements considérables dont on ne peut guère faire endosser l’entière responsabilité à l’automobile, autant parce que ces bouleversements ont été initiés bien avant la démocratisation voire même l’invention de ce mode de transport que parce ce dernier a ensuite constitué un outil au service de dynamiques socio-spatiales surdéterminantes. L’automobile a cependant joué un rôle incontestable dans l’évolution des structures et des organisations urbaines, au point d’être associée à l’émergence de certains modèles de ville. Cette association marque notamment les travaux de Peter Newman et Jeffrey Kenworthy, décrivant l’évolution des formes urbaines de la Walking City à l’Auto City, ou la proposition théorique de Marc Wiel, évoquant à travers le concept de transition urbaine le passage d’une ville pédestre à une ville de l’automobile. Après nous être intéressés à la façon dont ce mode de transport pouvait être intégré à cette approche des nouveaux états de la ville, nous nous interrogerons sur l’existence et la pertinence de modèles contestataires et plus particulièrement sur l’ambition visant à réorganiser une ville des courtes distances, ambition qui questionne in fine la capacité de l’urbanisme à animer un système de pensée et d’action sur les organisations urbaines actuelles qui soit porteur d’une contestation de l’automobile.