5.3 Le choix de formation

A l’issue de la classe de 3ème, la plupart des élèves poursuivent leurs études en classe de seconde. Ils ont alors le choix entre trois orientations : la seconde générale ou la seconde technologique qui regroupe 60% des élèves ou, pour 30% d’entre eux, la seconde professionnelle. Quant aux autres élèves, soit ils redoublent leur 3ème soit ils intègrent une formation professionnelle par la voie de l’apprentissage.

‘« En fonction des résultats scolaires, des appréciations du conseil de classe et du choix des familles, les élèves se dirigent vers des voies plus ou moins prestigieuses » (Drosile Vasconcellos, 1998 : 31)’

D’après cet auteur (Drosile Casconcellos, 1998) les filières technologiques et professionnelles gardent encore en France une mauvaise image. Elles sont très fortement associées à l’idée d’échec scolaire et, par conséquent, destinées aux élèves incapables d’accomplir des études générales.

Charlot (1999) considère qu’il y a trois types d’élèves qui s’orientent en lycée professionnel. Il y a tout d’abord ceux qui ont choisi cette orientation soit pour prolonger une histoire familiale soit pour simplement apprendre un métier. Il y a ensuite ceux qui ne sont « jamais entrés à l’école » pour qui finalement le lycée professionnel est un moindre mal du fait d’un parcours d’échec. Enfin, il y a ceux pour qui le lycée professionnel est l’aboutissement d’une trajectoire scolaire à la suite de différentes dérives, ruptures ou réorientation.

A la suite de l’obtention de leur diplôme de BEP, de nouveau trois possibilités s’ouvrent à ces lycéens :

Felouzis (1993) a mené une enquête auprès de 276 lycéens inscrits en lycée général (niveau 1ère), technologique (niveau terminal) ou LEP (niveau BEP) sur, d’une part, l’importance qu’ils attribuent aux études générales et sur les jugements qu’ils portent sur les différentes filières et, d’autre part, sur leurs conceptions de la réussite. Nous porterons surtout notre attention sur les résultats obtenus dans la filière générale et en LEP.

La conception de la réussite des lycéens diffère en fonction de la filière dans laquelle ils sont engagés : les lycéens en formation générale se situent dans « l’être » tandis que ceux en formation professionnelle se situent dans « l’avoir ». Les lycéens de la filière générale définissent la réussite à travers la réalisation de soi notamment concernant le métier et le travail, ceux-ci doivent plaire, permettre un épanouissement de soi et permettre de se réaliser soi-même. Ils voient l’avenir de manière sereine et les nécessités de la vie passent au second plan. Tandis que les lycéens de LEP définissent la réussite en termes « d’avoir », de possession (métier, famille, maison, etc.). Jellab (2001) trouve le même type de représentations auprès des élèves de BEP qu’il a rencontrés. Ainsi, ils souhaitent surtout un métier stable, peu importe qu’il plaise, mais qui leur permette d’avoir une vie familiale « normale » avec maison et enfants. Cependant, ils sont tout à fait conscients que cette réussite ne peut passer que par les études et l’obtention de leur diplôme. Ils posent donc un nouveau regard sur « l’école » puisque celle-ci finalement leur ouvre les portes de l’acquisition d’un diplôme.