9.1 Hypothèse de résultats

Nous posons qu’en situation monogérée, orale et écrite, quel que soit le destinataire, l’énonciation du locuteur s’organise en trois phases.

A) Une phase de constat des difficultés que le locuteur rencontre du fait de la position de l’autre (à l’oral : arrêté préfectoral ou à l’écrit : arrêté municipal). Le locuteur pose le problème auquel il est confronté. Cette première phase peut être constituée de cinq manières différentes en usant de proposition(s) énoncée(s) ou de macro-proposition(s) énoncée(s) accompagnée(s) ou non d’indicateur(s) psycholinguistique(s) :

A1. Le locuteur pose le problème tel qu’il est sans l’argumenter (A1a), tout en pouvant le nuancer par une forme axiologique et/ou en l’accompagnant d’une modalisation (A1b).

‘Exemple A1a :« […] j’ai appris par la presse que vous avez été arrêté à la suite de rodéos que vous organisié. Malgré votre arrestation les rodéos n’ont pas cessés et en plus les jeunes conducteurs n’ont pas le droit de circuler de minuit et cela jusque 6h00. […] » (C1D – Cédric, LG).’ ‘Exemple A1b : (modalisation de certitude en petites majuscules et la forme axiologique en gras)« […] c’est juste pour euh la loi que vous avez donnée comme les boîtes devaient fermer à une heure du matin je trouve ça un peu ridicule. […] » (M1P – Damien, LG).’

A2. Le locuteur pose le problème et l’accompagne d’argument(s) du locuteur (A2a) auquel(s) il peut adjoindre une modalisation et/ou une forme axiologique (A2b).

‘Exemple A2a : (argument souligné)« […] je suis contre la fermeture de la boîte de nuit à une heure du matin car nous venons juste à onze heures et cela ne suffit pas juste pour deux heures […] »(M1P – Abdullah, LP).’ ‘Exemple A2b : (argument souligné et forme axiologique en gras) « […] Je ne suis pas de cette avie car moi ayant le permis (A) je ne m’amuse pas à faire des « rodéos », je trouve ça inadmissible. […] » (C1M – Renaud, LP).’

A3. Le locuteur pose le problème et l’accompagne d’argument(s) du destinataire (A3a) pouvant être qualifié(s) par une modalisation et/ou une forme axiologique (A3b).

‘Exemple A3a : (l’argument souligné) « […] je vous appelle pour vous dire que je ne suis pas d’accord sur votre décision de fermer les boîte de nuit à une heure car toutes les autres boîtes de nuit sont fermées plus tard. […] » (M1P – Thomas, LG). ’ ‘Exemple A3b : (argument souligné et forme axiologique en gras)« […] Suite à votres arrêté interdisant à tout nouveau jeune conducteur de circuler en voiture de minuit à 6h00 du matin, je[rature] trouve injuste car cela ne concerne pas la major partie des jeunes conducteurs […] » (C3M – Anthony, LP).’

A4. Le locuteur juxtapose ses arguments, qu’ils soient du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue non liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

‘Exemple : cas de figure non rencontré’

A5. Le locuteur articule ses arguments, qu’ils soient du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

‘Exemple :(argument du Préfet double soulignement, argument apporté par le locuteur souligné et forme axiologique en gras)« […] Je voudrais vous parler du couvre-feu que vous venez instaurer disant que les boîtes de nuit devaient fermer à une heure du matin et c’est vrai que c’est embêtant qu’il y a beaucoup de jeunes qui causent des accidents mais ce n’est pas une raison pour lever un couvre-feu […] » (M1P – Maxime, LP).’

B) Une phase de recherche de modification de la position de l’autre. Le locuteur développe son argumentation en usant d’arguments du locuteur ou du destinataire, défendant sa propre thèse en tenant compte ou non des arguments du destinataire ; ainsi le locuteur permet ou non l’ouverture d’un espace de négociation. Cette seconde phase, dite de développement, est constituée principalement de macro-propositions énoncées. Cinq possibilités s’offrent au locuteur :

B1. Le locuteur n’énonce pas d’arguments (B1a) mais la (les) proposition(s) énoncée(s) peu(ven)t être modaliser ou axiologiser (B1b).

‘Exemple B1a : « […] Je pense que pour l’alcoolémie, les idées que je vous ai dit dans le message d’avant ne sont pas mal il faudrait en tenir compte mais par contre pour le tapage nocturne je n’ai pas de solution c’est vous le Préfet ça sera à vous de la trouver. […] » (M2P, Alexandre, LP).’ ‘Exemple B1b : (modalisation de probabilité en petites majuscules)« […] je crois qu’il faudrait trouver un arrangement avec le Préfet pour euh faire un test, disons sur un mois, essayer de voir sur si euh si en prévenant les jeunes en trouvant des solutions si sur une période d’un mois tout ce passe bien reporter l’horaire de fermeture. […] » (M3R – Olivier, LP).’

B2. Le locuteur énonce ses propres arguments (B2a) qu’il peut associer à une modalisation et/ou une forme axiologique (B2b).

‘Exemple B2a :(argument du locuteur est souligné ; les autres arguments sont du destinataire)« […] je conner un copin qui est à l’hopital car il à fais des « rodéo » , je sais que c’est dangereu alor cilteplait dit à tes amis d’arrêté des rodéos car moi j’aimerait bien circuler la nuit […] » (C3D – Renaud, LP).’ ‘Exemple B2b : (argument souligné et modalisation de certitude en petites majuscules)« […] Je pense qu’ on doit pouvoir nous rendre ou bon nous semble à n’importe quelle heure . Je trouve que votre arrêté municipal pénalise tout les jeunes conducteurs ainsi que moi . […] » (C2M, Ali, LG).’

B3. Le locuteur propose des arguments se situant du côté du destinataire (B3a) qu’il modalise et/ou nuance par une forme axiologique (B3b).

‘Exemple B3a : (argument souligné)« […] Je penserais plus utile d’engager certaines personnes qui seraient responsable de…de la sécurité dans la boîte de nuit. Ces personnes seraient chargées de vérifier le taux d’alcoolémie de ce que chaque personne boit et chargé de faire respecter l’ordre dans la boîte de nuit et à la sortie de la boîte de nuit. […] » (M2P, Yannick, LG)’ ‘Exemple B3b : (arguments soulignés et modalisation de réfutation en petites majuscules)« […] certe il y a eu beaucoup d’acidents, mais si un jeune à un travail de nuit, ou qu’il commence tôt le matin, cela veut dire qu’il devra changer de travail. De plus certains jeunes seraient plus que mécontent, car la plupart qui sortent en boîte de nuit devraient la quitter avant minuit, ce qui entraînerai les chutes de ces lieux. Personnellement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, de plus s’attirer la jeunesse à dos n’est peut être pas la meilleure solution pour l’avenir. […] » (C1M – Eric, LP).’

B4. Le locuteur juxtapose ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue non liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

‘Exemple : (argument du Maire double soulignement et argument du locuteur souligné)« […] Vous dites que les jeunes conducteur en possession du permis A ne peut pas circulé de minuit à 6h00 du matin car il y a des dégradation de voirrie et de véhicule. Beaucoup de jeunes ne font pas de rodéos et respectent les voies public […]. » (C1M - Raimon, LG)’

B5. Le locuteur articule ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, avec ceux du destinataire (points de vue liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

‘Exemple : (argument du Maire double soulignement, argument du locuteur souligné et modalisation de certitude en petites majuscules)« […] Je pense que les « rodéos » doivent cessé , mais je pense aussi que la solution trouver n’est pas bonne , car beaucoup de jeune travail la nuit et en les interdisant de circuler sur la route vous les empéché de se rendre à leurs lieux de travail. […] » (C1M - Alexandre, LP).’

C) Une phase de proposition de résolution du conflit. Le locuteur propose en conclusion sa solution au problème posé, sa position personnelle face au problème soulevé dans la phase A et développé dans la phase B afin de clore le débat. Trois possibilités, théoriques, se présentent au locuteur qui sont constituées de proposition(s) énoncée(s) ou de macro-proposition(s) énoncée(s) accompagnée(s) ou non d’indicateur(s) psycholinguistique(s) :

Cra. Le locuteur se rallie à la position du destinataire. Finalement, il est d’accord avec l’arrêté préfectoral ou municipal. Il se situe donc du côté du destinataire.

Cra1. Le locuteur n’énonce pas d’arguments (Cra1a) mais la (les) proposition(s) énoncée(s) peu(ven)t être modalisée(s) ou axiologisée(s) (Cra1b).

Exemple :cas de figure non rencontré

Cra2. Le locuteur conclut son argumentation en l’étayant par ses propres arguments (Cra2a) qu’il peut associer à une modalisation et/ou une forme axiologique (Cra2b).

Exemple :cas de figure non rencontré

Cra3. Le locuteur propose des arguments se situant du côté du destinataire (Cra3a) qu’il modalise et/ou nuance par une forme axiologique (Cra3b).

Exemple :cas de figure non rencontré

Cra4. Le locuteur juxtapose ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue non liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

Exemple :cas de figure non rencontré

Cra5. Le locuteur articule ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, avec ceux du destinataire (points de vue liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

Exemple :cas de figure non rencontré

Cc. Le locuteur propose un compromis entre ses arguments et ceux du destinataire. Il est donc capable d’« entendre » les arguments du destinataire et de nuancer ses propres arguments afin de rendre les deux parties d’accord sur la solution à apporter au problème. Ici le locuteur ouvre un espace de négociation.

Cc1. Le locuteur conclut son argumentation par une(des) proposition (s) énoncée(s) sans apporter de nouveaux arguments (Cc1a) mais la (les) proposition(s) énoncée(s) peu(ven)t être modalisée(s) ou axiologisée(s) (Cc1b).

‘Exemple Cc1a :« […] Essayez de mettre ce système en place et si cela ne vous plaît pas vous pourrez toujours en décider un autre. Bon ben je pense que c’est tout. […] » (M3P – Florent, LG).’ ‘Exemple Cc1b : (modalisation de certitude en petites majuscules) « […] Je pense que ces propositions sont dans l’intérêt de tous les habitants de cette ville et que leur application serait une très bonne chose. […] » (C2M – Yannick, LG).’

Cc2. Le locuteur propose un compromis constitué d’argument(s) du locuteur (Cc2a) qu’il peut associer à une modalisation de certitude et/ou une forme axiologique (Cc2b).

‘Exemple Cc2b : (argument souligné et modalisation de certitude en petites majuscules)« […] En tout cas je souhaite pour nous les jeune on pourra circule la nuit (de minuit a 6H) parce que tu comprent alle en boîte a pied s’est pas vraiment interressant. Je pense que ceci et le meilleure solution pour que vous vous eclatier et nous aussi. […] » (C2D – Morgan, LP).’

Cc3. Le locuteur propose des arguments se situant du côté du destinataire (Cc3a) qu’il accompagne d’une modalisation et/ou d’une forme axiologique (Cc3b).

‘Exemple Cc3a : (l’argument est souligné)« […] Je vous suggère donc de levé ces arreté municipale mais de continuer à mettre des patrouilles de la gendarmerie qui surveilleraient les lieux. […] (C1M – Alexandre, LP).’ ‘Exemple Cc3b : (argument souligné et modalisation de certitude en petite majuscules)« […] Il voudrait, à mon avis, renforcé la sécurité et punir plus, plus lourdement les jeunes prient de train de faire du « rodéos. […] » (C1M – Thomas, LG).’

Cc4. Le locuteur juxtapose ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue non liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

Exemple :cas de figure non rencontré

Cc5. Le locuteur articule ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, avec ceux du destinataire (points de vue liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

‘Exemple : (argument du Maire en double soulignement, argument souligné et la modalisation en petites majuscules)« […] Si vous [rature] voulez éviter ces « rodéos » dans les rues, vous n’avez qu’à mettre en place des rondes de prévention ou la police municipale. Les caméras de surveillances sont aussi quelques choses de non négligeable. En effet , dans les pays qui utilise ce genre de surveillance, les délits ont considérablement baissé […] ». (C1M, Aurélien, LG).’

Cre. Le locuteur rejette la position du destinataire. Il estime que l’arrêté préfectoral ou municipal émis n’est pas une solution correcte au problème soulevé. Il considère que sa position est la bonne.

Cre1. Le locuteur conclut son argumentation par une(des) proposition (s) énoncée(s) sans apporter de nouveaux arguments (Cc1a) mais elle(s) peu(ven)t être modalisée(s) ou axiologisée(s) (Cc1b).

‘Exemple Cre1a :« […] Je trouve ces raisons suffisantes pour cesser ces jeux dangereux. […] » (C3D – Ronan, LG).’

Cre2. Le locuteur rejette la position prise par le destinataire qu’il étaye d’argument(s) du locuteur (Cre2a) et qu’il peut associer à une modalisation et/ou une forme axiologique (Cre2b).

‘Exemple Cre2b : (argument souligné et modalisation de certitude en petites majuscules) « […] Donc j’ai décidéd’enlever le A derrière ma voiture, sachant que la gendarmerie ne va pas s’amuser à arrêter tout les véhicule. […] » (C3M – Franck, LG).’

Cre3. Le locuteur propose des arguments se situant du côté du destinataire (Cre3a) pour appuyer le fait qu’il rejette la position du destinataire. Ces arguments peuvent être accompagnés d’une modalisation et/ou d’une forme axiologique (Cre3b).

‘Exemple Cre3a : (argument souligné)« […] Donc je vous demande en toute mon âme et conscience de lever cet arrêté Municipal qui généralise à tort certains jeunes automobilistes. […] » (C1M – Moustapha – LG).’ ‘Exemple Cre3b : (argument souligné et modalisation de certitude en petites majuscules)« […] Dans ces menures je pense que tu peux aisement comprendre la necessité de stoper ces rodéos. […] » (C1D – Nico, LG).’

Cre4. Le locuteur juxtapose ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, à ceux du destinataire (points de vue non liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

Exemple : cas de figure non rencontré

Cre5. Le locuteur articule ses arguments, qu’ils soient du côté du locuteur ou du destinataire, avec ceux du destinataire (points de vue liés) qu’il peut modaliser ou axiologiser.

Exemple :cas de figure non rencontré

Au-delà et en deçà de ces phases, nous nous attendons à trouver des propositions énoncées introductives (In) ou conclusives (Cn) qui auront pour statut d’introduire ou de clore la production langagière dans laquelle le locuteur s’est engagé.