11.3 Conclusion et interprétation sur le type d’argumentation engagée par le locuteur

Par rapport à notre hypothèse, nous notons que les sujets des deux groupes ont tendance – à quelques exceptions près présentées ci-dessus – à engager des argumentations bilatérales lorsqu’ils s’adressent au Préfet et au responsable de la boîte de nuit en situation monogérée orale et au Maire en situation monogérée écrite. Pour le détenu, le type d’argumentation engagée par les locuteurs diffère selon le moment où ils lui écrivent : ainsi, dans la tâche T3 du groupe MMD, l’argumentation engagée est plutôt unilatérale comme pour la première tâche T1 du groupe DDM alors qu’elle devient bilatérale dans la seconde tâche de ce mêmegroupe DDM. Dans l’organisation MMD des épreuves, les sujets ne tentent pas de proposer de négociation au détenu : les locuteurs ont raison et lui tort, la preuve en est qu’il est en prison. Alors que dans les épreuves DDM, les locuteurs commencent par fonctionner de la même manière que les sujets précédents mais nous supposons que le courrier que leur adresse le détenu enclenche le processus de négociation puisqu’il considère alors le conflit dans sa globalité.

Nous en concluons que notre hypothèse, vue les petits effectifs, n’est pas invalidée pour ce qui est desdestinataires détenant un certain « pouvoir » légal et qu’elle l’est partiellement pour les destinataires dits « jeunes ».