12.3 Des profils énonciatifs

Le choix de traiter de profils énonciatifs plutôt que de niveaux renvoie à nos travaux sur les publics en situation d’illettrisme (Besse, Petiot-Poirson et Petit Charles, 2003 ; Besse, Petiot et Petit Charles, 2003, 2001 ; Besse, Bernard et Petit Charles, 1997). Parler de profils permet, nous semble t-il, d’observer la manière dont les sujets construisent leur énonciation argumentative sans qu’il y ait hiérarchisation dans celle-ci. En effet, nous pensons que les sujets sont plus ou moins capables de prendre en compte les différentes phases énonciatives – comme nous l’avons vu ci-dessus – sans que cela interfère sur leur capacité argumentative. Par exemple, pour un sujet ne posant pas le conflit (phase A) au destinataire et démarrant son argumentation directement par la phase B à la suite d’une introduction, cela ne signifie pas qu’il est incapable d’ouvrir un espace de négociation par l’apport d’arguments de solution.

Les résultats indiquent que l’ensemble des sujets se répartit surtout sur deux profils énonciatifs : le profil P2 renvoyant à l’absence de deux phases qui sont essentiellement les phases A et C, et le profil P3 prévoyant qu’une absence de phase soit la A soit la C, quelle que soit la situation monogérée.