f. Conclusion : les conceptions de Ruelle et les indicateurs du chaos

Les indicateurs quantitatifs de chaos se développent donc rapidement, en réponse à des interrogations sur la nature du chaos, les problèmes expérimentaux, numériques ou phénoménologiques. L’essentiel est peut-être le réseau conceptuel qui sous-tend leur épanouissement. Ainsi nous pouvons affirmer que la perspective "à la Ruelle", à base d’attracteur étrange, de sensibilité aux conditions initiales, d’interrogation sur l’ergodicité, a déterminé les constructions théoriques et les mises en œuvre effectives. Cependant, Ruelle n’est qu’au début d’une chaîne de considérations qui se prolongent, et s’autonomisent en une voie de recherche 655 . Il ne faudrait pas laisser croire que Ruelle manipule tout ce qu’il a contribué à lancer. Mais les indicateurs développés ne sont pas le fruit du hasard. Ils se fondent sur ses concepts et participent à promouvoir cet ensemble de conceptions. Les dimensions et les exposants sont finalement très représentatifs de l’importance prise par les propositions de Ruelle dans le champ du chaos au détriment de celles de Rössler, mais aussi de la troisième voie que nous allons présenter, celle de Robert Stetson Shaw.

Notes
655.

On peut considérer les algorithmes automatisés de Grassberger et Procaccia comme un aboutissement de ces recherches. Nous en débattrons à la conclusion de la seconde partie, p. 313.