Les pratiques

Au niveau des pratiques scientifiques, la période 1975-82 est aussi fournie que les diverses approches du chaos. Pour l’essentiel, trois démarches ont fortement marqué l’exercice de conceptualisation et d’analyse du chaos. Le point de vue qualitatif, sous forme mathématique, a fait montre de sa pertinence dans des situations qui se prêtent difficilement à des estimations purement quantitatives. Le qualitatif est important dans le mouvement de conceptualisation, il reprend des notions de mathématiques qualitatives, mais il peut être aussi opératoire. C’est très net sur le plan des simulations numériques, moins évident au niveau expérimental. Les indicateurs quantitatifs l’emportent, mais les tentatives sur la réaction de Belousov-Zhabotinsky inspirées par Rössler montre que le quantitatif n’a pas nécessairement l’apanage de l’analyse empirique.

Deuxièmement, l’analogie a été un moteur des conceptions. C’est par ce biais que la chimie, la physique, la biologie ont pénétré le mouvement de conceptualisation des chaos, qui ne se limite pas au développement de notions mathématiques. Les analogies tentées ont fécondé des notions mathématiques, en même temps qu’elles les ont faites fructifier.

Enfin, autant sur le plan des pratiques que des mécanismes intellectuels, les mathématiques et l’ordinateur ont été les deux instruments déterminants.