La même impression de statu quo domine. Les rapports d’activité entre 1969 et 1974 se répètent et reproduisent le schéma de pensée "classique". Après l’introduction traditionnelle, "l’activité de recherche mathématique française est brillante", les rapports servent des discours sur l’"ouverture" souhaitée par les mathématiques. Le CNRS est félicité pour son action en faveur des recrutements, le financement des colloques, etc. Tout se passe comme si le rapport de conjoncture de 1969 était déjà oublié. Le rapport de conjoncture de 1974 témoigne même d’un retour en arrière sur certaines positions de 1969. Le CNRS est renvoyé à son rôle traditionnel : assurer des services de documentation, un effort de traduction scientifique, les colloques 1729 . Un paragraphe est consacré aux aspects prospectifs, dont le message est simple : on ne peut et ne doit pas en faire, l’investissement doit être global 1730 .
Il faut ajouter qu’en 1974 les mathématiques (pures et méthodologie mathématique) et l’informatique (et moyens de calculs polyvalents) sont séparées. Deux intentions s’inscrivent cependant dans les tendances de ces années : le développement de "mathématiques numériques" (analyse numérique) est souhaité, discrètement et l’effort envisagé vers les autres disciplines qui ont des "besoins en mathématiques" est affiché. Il s’agit de faciliter la réception des problèmes et le travail des mathématiciens sur ces sujets, dont "l’intérêt est difficilement reconnu" en mathématiques 1731 .
Rapport de conjoncture du CNRS 1974, Mathématiques pures et méthodologie mathématique, p. 13.
Pour en résumer l’esprit : "Le libre cours de l’imagination des mathématiciens, et le désir de résoudre des conjectures qui sont nées des résultats déjà acquis, constituent pour l’essentiel, la seule prospective acceptable", Rapport de conjoncture du CNRS 1974, Mathématiques pures et méthodologie mathématique, p. 13.
Rapport de conjoncture du CNRS 1974, Mathématiques pures et méthodologie mathématique, p. 14.