a. La mise en place des ATP de mathématiques

La partition SPI-MPB a conduit à la fusion des mathématiques pures et appliquées dans une commission unique, alors que les mathématiques appliquées et l’informatique avaient été associées auparavant, induisant une certaine émulation. Les ATP imaginées en 1976 répondent originellement à la volonté de développer les interactions des mathématiques avec d’autres disciplines et à recréer les conditions d’une saine émulation pour les mathématiques appliquées qui sont perçues comme prioritaires. De manière très ambitieuse, le but de l’ATP "Mathématiques pour l’ingénieur" est de coupler les mathématiciens aux chercheurs des autres disciplines et leur fournir des moyens de calcul. L’appel d’offre d’octobre 1976 est très clair quant aux motivations du projet : "...l’approche par voie numérique de questions abordées auparavant uniquement de façon théorique a ouvert ou activé quantité de champs de recherche pour les mathématiciens" 1751

‘"Dans de nombreux domaines des sciences et des techniques, l’utilisateur dispose de méthodes numériques éprouvées s’appuyant sur des résultats théoriques rigoureux [...] Cette situation n’est cependant pas générale : si les exemples où les résultats mathématiques existants sont peu ou mal exploités dans la pratique deviennent de plus en plus rares, fréquents sont les cas où le praticien se trouve démuni devant un problème qui n’offre aucune approche numérique satisfaisante, faute d’avoir été analysé et soumis à la réflexion de mathématiciens compétents." 1752

L’ATP se veut un projet pour remédier à cet état de fait. Le premier appel d’offre est axé avant tout sur les équations différentielles, ce qui s’explique par le "nombre et la diversité des disciplines où la modélisation mathématique conduit à des problèmes différentiels ou intégro-différentiels" 1753 . Ajoutons qu’il s’agit autant d’obtenir des résultats théoriques que de construire des méthodes numériques. La collaboration de mathématiciens avec d’autres scientifiques n’est pas un impératif, mais seulement hautement souhaitable.

Notons que l’action est assez modeste : 0,6 millions de Frs sont consacrés en 1977 aux ATP pour "accélérer" l’action. Mais elle se développe et se perpétue en ATP "Applications des mathématiques", jusqu’en 1985. La création en 1985 de l’ATP "Mathématiques, informatique et applications" 1754 en est une sorte de prolongement, avec la particularité qu’elle est constituée en accord MPB-SPI. Signe du succès de l’opération 9 projets sont acceptés en 1977, déjà 26 en 1978 et il se trouve toujours 20 à 30 ATP fonctionnant entre 1980 et 1983 (28 ATP évaluées en 1981). Cela ne décompte pas les refus, dont nous n’avons malheureusement pas toutes les traces.

Notes
1751.

ATP, Appels d’offres – Octobre 1976 (Disponible dans les Archives du LMA).

1752.

Ibid.

1753.

Ibid.

1754.

Rapport d’activité 1985, p. 14.