Les actions du SPM ont une autre densité que celles du MPB. Outre l’INLN, des laboratoires sont formés ou restructurés 1851 ; des Groupements de Recherche sont constitués de manière à fédérer les activités ; les recrutements au CNRS sont soumis à un fléchage important, de manière à orienter les activités.
Le plan d’action 1994-96 1852 , vient faire un premier bilan de trois années d’actions. L’INLN est déjà "un des points forts" dans le thème "ordre et complexité-modélisation" avec ses composantes de modélisation, de simulation et d’expérimentation. Les quatre thèmes prioritaires entérinent les tendances qui se sont dessinées : simulation numérique et modélisation / ouverture des mathématiques / structures et dynamique des systèmes complexes / optique, lasers et semi-conducteurs.
En outre, en se reportant au thème "structure et dynamique des systèmes complexes" de ce plan, on s’aperçoit que la dynamique non linéaire est au cœur du problème car l’évolution des recherches dans le domaine s’appuie "sur des possibilités expérimentales qui ont réellement explosé et sur des progrès remarquables dans les concepts et les modèles, liés aussi au domaine de la dynamique non linéaire" 1853 . Un paragraphe sur les apports français en la matière est d’ailleurs ajouté à ce sujet et un second rappelle la multiplicité des points de vue, nécessaire à de tels progrès 1854 .
La dynamique non linéaire a sa place dans le domaine appelé "systèmes complexes", aux côtés d’un grand nombre de domaines de recherches comme la matière "molle", les milieux hétérogènes, les interfaces, la nanophysique. La notion de "système complexe" désigne en fait ici en grande partie les recherches effectuées à l’échelle intermédiaire entre le niveau moléculaire et la description macroscopique. Encore une fois, les thèmes du chaos et du non linéaire sont à rapprocher du mouvement plus général vers la "complexité".
Très symboliquement, le premier laboratoire propre de mathématiques du CNRS est crée à ce moment là : le Laboratoire de Mathématiques Discrètes à Luminy (Marseille).
Plan d’action 1994-1996, Archives du CNRS.
Ibid., p. 15.
La dynamique non linéaire "représente un vaste domaine de recherche où l’école française joue un rôle de premier plan. Historiquement héritière de Poincaré, elle a été à l’origine de nombreuses percées dans les vingt dernières années. […] Une des raisons de ce dynamisme résulte du fait que les chercheurs qui ont participé à ce développement venaient de domaines différents et ont apporté une grande diversité de points de vue et de compétences théoriques, numériques et expérimentales.", ibid., p. 25.