a. L’ingénieur Henry Léauté (1847-1916)

Le curriculum vitae de Léauté est relativement simple. Il est né le 26 avril 1847, entre à l’Ecole Polytechnique en 1866 où il est formé comme ingénieur (Manufactures de l’Etat) et débute des travaux de mathématique (spécialisés en Analyse Mathématique, sur les fonctions elliptiques et les équations aux dérivés partielles 1887 ). Par la suite il s’oriente vers la Mécanique, discipline à laquelle il se consacre jusqu’à sa mort en 1916. Il devient professeur de Mécanique à l’Ecole Polytechnique de 1895 à 1904 et est élu à l’Académie des Sciences (section de Mécanique) en 1890.

La nécrologie lue à l’Académie des sciences nous indique par ailleurs que son œuvre "est la meilleure réponse à ceux qui s’imaginent qu’il y a divorce entre la théorie et la pratique, et que les savants, s’ils ne sont pas nuisibles au progrès de l’industrie, sont du moins incapables de la servir utilement." 1888 . Il reste que les centres d’intérêt de Léauté vont tout de même plus à la théorie qu’à la pratique : il fait partie de la classe des ingénieurs savants, plus intéressés par le rôle des mathématiques et méprisant un peu la pratique 1889 .

Ainsi Léauté est ingénieur, formé aux mathématiques, intéressé par la théorie et quelques problèmes tirés de la technique. Ce sont des qualités que nous soulignons et dont le caractère est récurrent dans notre histoire du chaos, comme avec Andronov ou Vogel (chapitres 6 et 8).

Notes
1887.

Il soutient sa thèse le 15 février 1876, sur une "Etude géométrique du problème de l’intégration des équations différentielles partielles du premier ordre et à trois variables". Le rapport sur la thèse de Léauté est publié dans [GISPERT-CHAMBAZ, H., 1991], p. 325-326.

1888.

[JORDAN, C., 1916]. Le mathématicien Camille Jordan est l’auteur de cette nécrologie.

1889.

Voir l’article de Belhoste et Chatzis sur "L’enseignement de la mécanique appliquée au début du XXème siècle" dans [FONTANON, C., 1998], p. 29-46.