Structuration selon les statut, fonction et cadre d’exercice

On peut reprendre ces premiers éléments de délimitation de notre objet à travers la définition du métier d'instituteur autour de trois éléments :

On remarque que certains instituteurs en poste ne relèvent pas de tous les critères, et que certains critères peuvent s'appliquer isolément à des individus qui ne sont plus instituteurs en poste. Le tableau de synthèse qui suit permet de combiner les différents éléments que nous venons d’évoquer et de structurer la délimitation de la population d'enquête, en "croisant" les trois critères discriminants :

Tableau 1 : Structuration par le statut, les fonctions et le cadre d’exercice
 
enseignement
oui non
école primaire école primaire
oui non oui non
statut oui
position standard

instituteur dans le secondaire (segpa...)
–2–
psychologue scolaire, conseiller pédagogique…
–4–
détaché,
mis à disposition
en disponibilité
d'instituteur
(ou de P.E.)
non
instituteur suppléant
–1–
enseignant
du secondaire,
ou du supérieur
–3–
IEN
(inspecteur de l’Éducation nationale)
–5–
fonctionnaire,
salarié, indépendant, inactif
Lecture : La position standard correspond à l’enseignement, à l’école primaire et avec le statut d’instituteur (ou de P.E.). Les cases grisées et numérotées correspondent à notre population d’enquête.

Lecture par colonne

En prenant le premier critère de construction de ce tableau (l’enseignement), on note que toutes les personnes relevant de notre population d’enquête ont cessé d’enseigner, à l’exception des enseignants du secondaire et du supérieur, c'est-à-dire la seule case retenue dans la moitié gauche du tableau (case notée –1–). On note qu’ils enseignent dans un cadre institutionnel différent de l’école primaire et selon un statut administratif fortement renouvelé, puisqu’ils ont quitté à la fois et l’école primaire et le statut d’instituteur.

Toutes les autres personnes de la population d’enquête sont donc des "non-enseignants" et sont rangées dans la moitié droite du tableau. L’avant-dernière colonne regroupe les "non-enseignants" de l’école primaire parmi lesquels seuls les IEN ne relèvent pas du statut d’instituteur. Nous aurons l’occasion de revenir sur le corps des inspecteurs de l’Éducation nationale et sur ses liens spécifiques avec le métier d’instituteur, on peut relever dès à présent dans le tableau la spécificité de la position d’IEN dans le champ de notre étude.

La dernière colonne du tableau regroupe les personnes ayant quitté à la fois l’enseignement et le cadre de l’école primaire.

La case notée –4– renvoie à des positions professionnelles qui peuvent surprendre puisqu’elles concernent des personnes ayant quitté à la fois l’enseignement et le cadre de l’école primaire tout en ayant conservé le statut d’instituteur. Cela correspond aux positions administratives de mise à disposition, de détachement ou de disponibilité que nous analyserons en détail dans le chapitre quatre.

La dernière case notée –5– regroupe à elle seule toutes les autres configurations possibles, qui correspondent à un grand nombre de positions professionnelles hétérogènes : non-enseignant de l'Éducation nationale (hors école primaire), fonctionnaire des autres ministères, agent de la fonction publique territoriale ou hospitalière, salarié du secteur privé, travailleur indépendant, inactif ( 38 ). Ce regroupement n’est pas satisfaisant en l’état et va devoir évoluer : l’hétérogénéité de la dernière case est due au fait que le tableau est construit à partir des critères de définition de la position standard, ce qui conduit à regrouper dans une seule case tout "l’extérieur", qui peut sembler indistinct vu de la position standard, mais que nous allons différencier dans la suite de ce chapitre en considérant les critères de variation séparant les positions de fonctionnaire, de salarié ou d’indépendant.

Lecture par ligne

La première ligne du tableau correspond aux positions professionnelles accessibles tout en conservant le statut d’instituteur (cases notées –2– et –4–). On pourrait supposer que cela constitue un épiphénomène sans intérêt ne relevant pas de notre recherche. Nous aurons l’occasion de constater par la suite qu’il n’en est rien : ces positions professionnelles –que nous proposons de nommer les filières internes de l’institutorat correspondent à un grand nombre d’évolutions professionnelles et constituent un volet important de notre recherche. La seconde ligne renvoie à une approche plus évidente de la mobilité, puisqu’elle correspond aux positions professionnelles accessibles en quittant le statut d’instituteur (cases notées –1–, –3– et –5–).

La structuration de notre objet de recherche mérite d’autres développements et nous y reviendrons dans les sections qui suivent. Pour l’heure, complétons les éléments disponibles en passant en revue quelques objections opposables à cette première délimitation.

Notes
38.

 On pourrait croire a priori que l’inactivité notée en fin de tableau ne concerne pas les instituteurs –fonctionnaires disposant de la sécurité de l’emploi– mais nous verrons par la suite que ce type de position professionnelle n’est pas totalement absent de notre enquête.