I. Flux de mobilité professionnelle dans la fonction publique

Avant d’évaluer les flux de mobilité professionnelle issus de l'institutorat, il convient de se doter d’un cadre général de référence permettant de quantifier la mobilité professionnelle dans la fonction publique envisagée globalement. François de Singly et Claude Thélot ont mené dans leur livre Gens du privé, gens du public ( 51 ) une analyse très détaillée des clivages entre fonctionnaires et salariés du secteur privé. Après une étude des perceptions réciproques, placées sous le signe « des blâmes et des envies », les auteurs comparent « les deux mondes » selon les recrutements, les salaires, les horaires, la vie privée et la mobilité intergénérationnelle. L’analyse des « deux sphères » indique un taux de féminisation et un niveau de diplôme plus élevés dans la fonction publique. De plus, les structures socioprofessionnelles des deux sphères diffèrent nettement, puisque « les trois quarts des salariés du privé appartiennent aux groupes "populaires" [PCS 5 et 6], et un peu plus de la moitié seulement des salariés de la fonction publique ». Mais c’est le chapitre cinq consacré aux échanges entre les deux sphères –sur cinq ans et sur la durée d’une carrière– qui retient le plus notre attention.

Notes
51.

 Singly (de) F. & Thelot Cl., 1988, Gens du privé, gens du public ; La grande différence, Dunod : chap.5 « La fermeture des frontières » pp.67-75 ; troisième partie « La vie professionnelle, bilan » pp.108-110 ; cinquième partie « D’une génération à l’autre, bilan » pp.193-195