II.2. Des sorties "temporaires"

L’examen des "cahiers de sorties" –mis à jour en permanence pour préparer le mouvement départemental– permet de pointer de nombreuses sorties de la position standard qui ne sont pas comptabilisées comme départs définitifs dans le décompte précédent. Ces "cahiers de sorties" sont des répertoires dans lesquels le service du personnel premier degré tient à jour la liste des instituteurs et institutrices ayant une affectation ou une position administrative particulière (comme, par exemple, exeat, congé sans solde, détachement, mise à disposition, stage d’une année, sortie définitive...). Nous avons effectué un relevé systématique de ces listes, en distinguant hommes et femmes, dans les "cahiers de sorties" disponibles sur plusieurs années dans les archives. À partir de ces relevés, nous avons regroupé les sorties par catégories pour aboutir in fine au tableau récapitulatif suivant :

Tableau 12 : Liste des départs libérant une classe (classés par motifs)
motifs effectif regroupements
CAPES 19 enseignement
PEGC 8 secondaire
CPR 10 N = 38
détaché centre PEGC de Lyon 1  
CRIDEN (concours IEN) 1  
directeur EREA 2  
mis à disposition GRETA 2  
conseiller d'éducation 1 non enseignants
conseiller d'orientation 2 N = 3
admission école ... 1  
détaché ENA 1  
démission 1  
radiation 3  
détaché CAN (association) 1  
détaché CEMEA (association) 1  
détaché EEDF (association) 1  
détaché JPA (association) 1  
détaché FOL (association) 6 détaché ou
détaché Ligue de l'enseignement 1 mis à disposition
mis à disposition FOL (association) 1 N = 21
détaché OCCE (association) 1  
détaché PEP (association) 3  
détaché MGEN (mutuelle) 1  
détaché CDDP 1  
détaché mairie 2  
détaché ministère de la justice 1  
ensemble 73  
Source : décomptes et classements que nous avons opérés dans les "cahiers des sorties".
Champ : enseignants titulaires du département de la Loire ayant quitté la classe durant la période de 86/87 à 92/93.
Lecture : 19 personnes ont quitté une classe primaire en ayant réussi le CAPES.

Des différences importantes apparaissent entre les deux tableaux précédents. Tout d'abord, les volumes de départs ne sont pas identiques : dans le premier tableau, la moyenne s'établit à huit départs par an alors que, dans le second, elle est supérieure à quatorze. Une comparaison année par année des deux sources met en lumière des effectifs systématiquement supérieurs dans la seconde, et pour la période 1986-1992, elles indiquent un total de 65 ou de 73 départs. Cette différence vient du fait que les deux sources ne comptabilisent pas les départs de la même manière, car elles ne procèdent pas de la même logique, et ne portent pas sur le même domaine. Le premier tableau ne tient pas compte des situations non définitives comme le détachement, qui représente près du tiers des effectifs du second tableau.

Le second tableau apporte un autre élément important qui est la répartition entre les hommes et les femmes parmi les "mobiles". Nous n’en donnons pas le détail pour l’instant car nous reviendrons ultérieurement sur cette répartition. On peut toutefois noter dès à présent la prédominance des reconversions professionnelles masculines à partir d'un métier fortement féminisé, puisque –en grandes tendances à la période visée – les institutrices représentent les trois quarts des enseignants du premier degré et seulement un tiers des "mobiles".

Le cahier des sorties ne comptabilise pas toutes les positions intermédiaires, mais les documents préparatoires à l'enquête sur les mouvements du corps des instituteurs permettent de les retrouver. À côté des départs définitifs, les enquêtes de la DEP comptabilisent en effet les "sorties temporaires" et le nombre de personnes en position administrative provisoire. En excluant les sorties temporaires ne correspondant pas à notre objet (congé maladie de longue durée, congé parental, service national), on peut pointer un contingent important d’enseignants du premier degré en position administrative provisoire, représentant entre deux et trois fois le nombre de départs à la retraite.

L’analyse des cahiers de sorties et du fichier informatique de gestion des carrières montre que la plupart des sorties "temporaires" ne le sont pas, puisqu’elles ne sont pas suivies d’un retour à la position professionnelle d’origine. De nombreuses personnes sont prises en compte dans le contingent des "sorties temporaires" d’une année scolaire, et ne réapparaissent plus dans les listes d’instituteurs en poste, même sur une longue période. Dans ce cas, la sortie provisoire est devenue définitive, mais le départ définitif n’est pas pris en compte dans les données de l’administration puisqu’il ne libère pas une classe.