Examinons tout d’abord les données de l’étude citée, telles qu’elles sont disponibles dans un des tableaux publiés que nous reprenons ici dans une forme légèrement remaniée :
position | position en 1978 | |||
en 1994 | directeur | instituteur | divers | secondaire |
absent | 7,0 | 10,7 | 6,3 | 7,5 |
directeur | 37,6 | 11,9 | 7,1 | 7,6 |
instituteur | 51,1 | 69,1 | 65,2 | 67,7 |
divers | 0,6 | 1,4 | 1,8 | 1,4 |
professeur d’école | 2,1 | 2,0 | 15,4 | 7,6 |
secondaire | 1,3 | 4,7 | 1,0 | 4,1 |
Total | 8 668 | 105 865 | 1 309 | 4 059 |
Source : à partir de GUILLOTIN, 1997, op. cit. page 41 | ||||
Champ constant : enseignants âgés en 1978 de moins de 30 ans | ||||
Lecture : Parmi les instituteurs en poste en 1978 âgés de moins de 30 ans, 10,7% étaient absents des fichiers de paye en 1994. |
Les informations disponibles dans ce tableau sont très nombreuses, mais le tableau reste peu lisible, et la distinction entre les positions "directeur d’école", "instituteur", et "professeur d’école" ne nous est pas très utile ( 59 ). Nous avons donc opéré une série de traitements secondaires pour rendre ces données plus directement exploitables, en supprimant la distinction entre instituteur et directeur, et en recalculant des proportions à partir des taux et des effectifs marginaux indiqués dans l’étude de la DEP (cf. description de ces opérations en annexes).
Passons donc aux valeurs reconstruites à partir de cette étude en suivant notre problématique de recherche, et qui sont données dans le tableau de synthèse qui suit :
absent | 10% |
premier degré | 84% |
secondaire | 4% |
autre | 2% |
total | 100% |
Source : tableau précédent | |
Lecture : Parmi les instituteurs âgés de moins de 30 ans en poste en 1978, 10% étaient absents du fichier de paye en 1994, 84% étaient nommés sur un poste rattaché à l'institutorat, 4% étaient affectés à un emploi du secondaire et 2% se trouvaient dans une autre situation administrative relevant de l’Éducation nationale. Note : la mention "premier degré" regroupe les positions "instituteur", "directeur" et "professeur d’école" du tableau précédent (en ligne et en colonne), la ligne "autre" est le complément à 100 des pourcentages donnés dans le tableau précédent. |
On note dans ce tableau que, de 1978 à 1994, un instituteur sur dix a quitté l’Éducation nationale, et qu’un sur vingt a rejoint le second degré. Nous pouvons donc retenir, de cette analyse des fichiers de paye au niveau national, une première estimation quantifiée : en 16 ans, un instituteur sur six a quitté son statut administratif d’origine (soit précisément 16% entre 1978 et 1994).
Les données disponibles au niveau national ne permettent pas de mobiliser la typologie que nous avons définie au chapitre un, il est seulement possible de distinguer les personnes qui ont encore le statut administratif d’instituteur, celles qui occupent un emploi dans le secondaire, et celles qui sont absentes du fichier utilisé. Les taux de mobilité ci-dessus ne sont donc pas directement comparables à ceux que nous avons présentés dans la section précédente, puisqu’ils excluent la mobilité fonctionnelle et certaines formes de mobilité catégorielle.
De plus, les périodes de référence diffèrent d’une étude à l’autre : dans la première estimation, on raisonnait sur l’ensemble de la carrière, alors que les dernières valeurs correspondent à une période de seize ans située en début de carrière, puisque les enseignants étaient âgés de moins de trente ans en début de période. On ne peut donc pas doubler ces valeurs pour estimer l’ordre de grandeur de la mobilité sur la durée totale de la carrière, car rien ne permet d’affirmer que le taux de départ soit constant tout au long de la carrière. L’analyse des données de notre enquête par questionnaire nous permettra d’examiner la répartition temporelle des départs dans le chapitre neuf, mais on peut dès à présent apporter quelques éléments à partir de données extraites de l’étude de la DEP.
D’autant plus qu’en 1994 le corps des professeurs d'école était en train de se constituer, ce qui rend les valeurs de cette période peu exploitables car marginales.