Catégories, domaines et “emplois/métiers”
La nomenclature ROME ne suit pas le découpage sectoriel classique aboutissant par exemple aux catégories socioprofessionnelles de l’INSEE, mais définit des espaces professionnels "trans–sectoriels" (par exemple les métiers de l’informatique que l’on retrouve dans de nombreux secteurs professionnels hétérogènes), et s’intéresse plus à l’activité déployée dans un poste de travail qu’au secteur de l’entreprise (par exemple « la secrétaire travaillant dans un établissement hospitalier ou dans la fonction publique, est classée comme "secrétaire" dans la catégorie "personnel des services administratifs et commerciaux" et non dans la santé ou la fonction publique »). D’autre part, la nomenclature ROME est organisée selon une structure hiérarchisée en arborescence qui comporte 22 catégories professionnelles, 61 domaines professionnels et 466 emplois/métier :
Source : PENAN, op. cit., annexes, figure 1
Les catégories du ROME ne correspondent pas strictement aux PCS de l’INSEE et sont bâties sur le croisement entre un statut social (employé, cadre…) et un milieu professionnel (services administratifs et commerciaux). Les enseignants du premier degré sont classés dans la catégorie N°22 (professionnels de la formation initiale et de la formation continue).
Les domaines sont définis à l’intérieur d’une catégorie par un ensemble de critères comme la fonction (personnel de la vente), le type d’organisation du travail ou de technologie, le secteur d’activité (praticiens de la santé). Le domaine professionnel « renvoie à un champ de savoirs et de savoir-faire techniques qui nécessitent des connaissances et des compétences susceptibles d’être mises en œuvre dans l’exercice de l’activité » (ANPE, op. cit. page 4). Les enseignants du premier degré sont classés dans le domaine N°221 (professionnels de la formation initiale).
Chaque emploi/métier constitue l’unité de base de la nomenclature ROME et peut être défini comme une « agrégation de situations de travail particulières réunies sur la base d’une proximité des contenus d’activité » (PENAN, op. cit. page 3). Pour chaque emploi/métier, le répertoire fournit sa délimitation et une définition synthétique des conditions d’exercice, les modes d’accès puis il complète cette description par l’indication de “spécificités”, c'est-à-dire de conditions particulières de variation ou d’évolution de l’exercice de l’emploi/métier ( 138 ).
Au-delà de la description de chaque emploi/métier, la nomenclature ROME permet de comparer les emplois/métiers d’un même domaine professionnel et de les situer les uns par rapport aux autres. En ce qui concerne notre objet, les métiers de la formation initiale sont articulés de la manière suivante :
| 22 Professionnels de la formation initiale et continue |
| 221 Professionnels de la formation initiale |
| enseignement préélémentaire et élémentaire |
| 22111 Enseignant des écoles |
| enseignement du second degré |
| 22121 Enseignant d’enseignement général |
| 22122 Enseignant d’enseignement technique |
| enseignement supérieur |
| 22131 Enseignant chercheur |
| administration de l’enseignement |
| 22141 Personnel d'éducation et de surveillance d'établissement d'enseignement |
| 22142 Administrateur d'école maternelle ou primaire |
| 22143 Administrateur d'établissement d'enseignement secondaire et supérieur |
| inspection |
| 22151 Inspecteur de l'enseignement |
| Source : ANPE, op. cit., page 136 |
L’approche cognitive des compétences conduit la nomenclature ROME à décomposer le métier d’instituteur en deux emplois/métiers : "enseignant des écoles" et "administrateur d’école maternelle ou primaire". Comme nous l’avions noté dans la section précédente, l’analyse cognitive définit des compétences spécifiques pour la direction d’école, ce qui conduit à définir un emploi/métier à part entière pour les directeurs d’école. Cet emploi/métier intitulé "administrateur d’école maternelle ou primaire" n’est pas rangé avec les enseignants des écoles, mais dans l’ensemble "administration de l’enseignement", qui regroupe les gestionnaires et chefs d’établissements scolaires. Et nous allons voir dans le paragraphe suivant que cette distinction a des répercussions importantes sur les débouchés ouverts aux instituteurs dans le ROME.