II.3. Les situations administratives complémentaires

La position de “faisant–fonction”

Une position administrative doit être évoquée ici –bien qu’elle ne soit pas définie par le texte de loi– car elle constitue un autre élément de "jeu" organisationnel important, qui s’ajoute aux possibilités de "souplesse" déjà signalées. La position de “faisant–fonction” est en effet très courante dans l'Éducation nationale, et semble relever plus du droit coutumier que de la rigueur administrative. Lorsqu’un poste n’a été demandé par aucun fonctionnaire titulaire pouvant y accéder statutairement, l’administration doit faire face à une "vacance de poste". Pour cela, elle doit trouver un agent qui ne remplit pas toutes les conditions statutaires pour devenir titulaire du poste vacant, mais qui pourrait assurer les fonctions professionnelles correspondantes. Par exemple, lorsqu’une circonscription primaire n’a été demandée par aucun IEN en poste ou en fin de formation, l’inspecteur d’Académie directeur des services départementaux doit trouver un palliatif et nommer un (ou une) “faisant–fonction”. Cette personne va assumer pendant une année scolaire toutes les tâches et les missions de l’inspecteur, et va se voir investie des mêmes prérogatives hiérarchiques, "comme si" elle avait réussi le concours de recrutement et suivi la formation professionnelle initiale. L’observation des pratiques ordinaires permet de constater qu’il est fait appel à deux sortes de personnes, d’une part des candidats admissibles mais non admis au concours de recrutement des ien et d’autre part des conseillers pédagogiques (parfois ayant indiqué leur souhait de faire fonction à leur hiérarchie, parfois désignés d’office c'est-à-dire nommés d’autorité “dans l’intérêt du service”). On peut également constater que la position de “faisant–fonction” joue souvent un rôle de pré–recrutement, et des procédures spécifiques d’intégration sont même possibles pour les personnes faisant fonction plusieurs années de suite.