II. Un vivier substantiel : mobilité structurelle entre premier et second degré de l’enseignement

Après avoir analysé la mobilité hiérarchique, nous allons nous intéresser dans la présente section à la mobilité catégorielle, qui est définie dans notre typologie par les critères "quitter sa classe", "quitter le statut" et "quitter l’école primaire". Nous allons le faire à travers l’enseignement secondaire (en collège et, dans une moindre mesure, en lycée) qui en constitue une variante représentative et présente plusieurs caractéristiques qui en font un débouché vraiment “significatif” de l'institutorat.

Tout d’abord, la mobilité entre premier et second degré de l’enseignement revêt un tel poids (statistique et symbolique) qu’elle peut être analysée non seulement en termes de destination professionnelle (du point de vue de l'institutorat), mais aussi en termes de recrutement (du point de vue du professorat).

Ensuite, le passage entre les deux niveaux de l’enseignement scolaire a constitué une forme avérée de mobilité structurelle, c'est-à-dire d’une offre importante d’opportunités de mobilité ouvertes par un changement survenu dans les structures d’un domaine de l’emploi (l’enseignement scolaire dans le cas présent).

Enfin les deux positions professionnelles relèvent de deux histoires disjointes, de deux systèmes de valeurs hétérogènes renvoyant directement à la clôture du primaire, bien qu’elles soient très peu distinctes en termes cognitifs ( 219 ) et que, vues de l’extérieur, elles soient quasiment indiscernables dans l’espace social global, hormis quelques subtiles nuances “entre profs”.

Notes
219.

 comme nous l’avons vu au chapitre précédent à partir de l’analyse cognitive