Variations entre les hommes et les femmes

Il est possible de quantifier plus précisément l’écart de fréquence selon le genre en calculant le rapport entre les deux fréquences dans les deux catégories statutaires de l’enseignement secondaire. C’est ce que nous avons fait dans le tableau suivant :

Tableau 41 : Taux de passage par les ENI selon le genre
en % Femme Homme Homme/Femme
agrégés      
classes populaires 17,9 26,5 67%
classes moyennes 14,0 11,8 118%
classes supérieures 2,1 2,9 72%
ensemble 8,4 15,1 56%
certifiés      
classes populaires 11,4 15,5 73%
classes moyennes 8,5 13,2 64%
classes supérieures 3,0 3,9 77%
ensemble 7,1 11,8 60%
Source : tableau précédent (lignes concernant les agrégés et certifiés)
Lecture : Parmi les agrégés originaires des classes populaires, 26,5% des hommes sont passés par l'École normale, alors que les femmes ne sont que 17,9% à avoir suivi le même cursus, ce qui correspond à 67% du taux observés pour les hommes.

On constate que pour les trois origines sociales et pour les deux catégories administratives retenues, le taux de passage par les ENI relevé pour les femmes correspond souvent à la moitié ou au deux tiers du taux relevé pour les hommes. On note une exception à cette régularité pour les agrégés issus des classes moyennes. Mais faut-il rappeler que les recrutements sociaux des professeurs ne sont équivalents ni en proportions ni en valeurs absolues ? Il est ainsi possible –même dans le cadre d’une enquête à diffusion très large– que l’on aboutisse pour ces sous-groupes à des effectifs faibles, et donc à des configurations spécifiques. Notons enfin que cette prépondérance du passage par l’ENI parmi les professeurs masculins est en parfaite cohérence avec le caractère massivement masculin des mobilités professionnelles issues du premier degré évoqué au chapitre deux et que nous détaillerons par la suite.